En mai 2014, dans le cadre de l’appel à projets FUI 17, le projet de développement d’une plate-forme nanosatellite de 20 kilos, baptisée Elise et orbitant entre 500 et 700 km d’altitude, avait été retenu. Objectif : développer, ...sur une base industrielle, une nouvelle plate-forme à forte fiabilité, capable d’embarquer une charge utile d’un volume pouvant aller jusqu’à 8 litres.
L’appel à idées lancé le 9 avril dernier par la commission Marchés Espace d’Aerospace Valley consistait dans ce cadre à susciter des propositions de charge à embarquer dans ce volume disponible. Finalement ce sont 16 idées qui ont été soumises à Aerospace Valley afin de préfigurer de futurs services opérationnels sur un nanosatellite. Un jury composé d’acteurs institutionnels majeurs a retenu quatre propositions qui font la part belle aux communications M2M, l'un d'entre eux s'appuyant sur la technologie LoRa. Les voici :
- Nuvustar, porté par le groupe CLS (Communication Localisation Satellite), filiale du CNES et opérateur de systèmes satellitaires. Il s’agit ici d’une charge utile de collecte de données multimission compatible avec le système Argos et les systèmes de communication inter-navires. Une charge qui peut évoluer vers de l’échange de données M2M pour l’Internet des objets.
- Météo Spatiale, porté par l’organisme de recherche appliquée Onera. L’objectif de la proposition consiste à valider un nouveau détecteur de particules chargées de haute énergie présentes au niveau des orbites satellitaires, et de manière plus large de prototyper un service opérationnel de météorologie spatiale dédié aux industriels et opérateurs du spatial et de l’aéronautique.
- Space M2M, porté par les sociétés Thales Alenia Space et Telespazio. Ce projet a pour objet de développer des nanosatellites opérationnels pour les missions de communication M2M génériques : VDES (VHF Data Exchange System) pour le domaine maritime, collecte de données environnementales pour le service Argos, services pour la sécurité maritime et terrestre, collecte et diffusion de données issues de capteurs terrestres pour la surveillance des risques industriels...
- NOIOT, porté par la société Syntony. Le projet NOIOT (Nanosatellite for Open Internet-Of-Things) correspond au développement d’un nanosatellite de démonstration de la technologie LoRa pour la collecte de données bas débit, basé sur la plateforme Elise, en vue de la réalisation et du déploiement à terme d’une constellation LoRa permettant d’offrir une couverture complète des terres émergées et des océans.
Pour être complet, signalons que la technologie de communication bas débit longue portée Sigfox (concurrente de LoRa) explore elle aussi les possibilités de communication par satellite. L’opérateur Sigfox a notamment démarrer cette année des travaux exploratoires dans ce sens avec le projet Mustang qui réunit, outre la firme toulousaine, Sysmeca Ingénierie et le CEA-Leti sous l’égide d’Airbus Defence and Space. Avec comme objectif de développer une solution d’accès hybride terrestre/satellite pour permettre une couverture globale des communications basées sur Sigfox.
Parallèlement, des pourparlers sont en cours entre Sigfox et l’opérateur satellitaire Eutelsat. Concrètement, Sigfox compte intégrer la technologie dite « smart LNB » développée par Eutelsat au niveau des stations de base de son infrastructure chargées de relier les objets connectés par une liaison radio Sigfox au cloud de la société via des connexions IP, filaires ou sans fil. L’idée en arrière-plan étant d'accélérer le déploiement de l'infrastructure Sigfox sur de grandes zones géographiques comme les Etats-Unis.