La stratégie de Stellantis autour du véhicule défini par logiciel va prendre un tour plus que concret d’ici à la fin 2024

SLTA SmartCockpit

Il y a un peu plus de deux ans, le groupe Stellantis, issu de la fusion de PSA et de Fiat Chrysler, s’engageait dans une collaboration pluriannuelle avec Qualcomm Technologies pour instiller à partir de 2024 les dernières évolutions de la solution Snapdragon Digital Chassis de l’Américain à bord des véhicules de ses quatorze marques automobiles emblématiques (lire notre article). Snapdragon Digital Chassis consiste en un ensemble de plates-formes ouvertes et échelonnables, connectées au cloud, bâties sur une architecture unifiée et pouvant être mises à jour tout au long du cycle de vie du véhicule.

L’accord signé entre les deux entreprises visait pour Stellantis à s’engager sur la voie d’une fusion d’un certain nombre de domaines automobiles sur des calculateurs haute performance bâtis sur les puces-systèmes de Qualcomm. Une stratégie qui entre dans l’évolution que connaît toute l’industrie automobile vers le véhicule défini par logiciel. Deux ans plus tard, le pari est en passe d’être réussi.

Les plates-formes de nouvelle génération de Stellantis (baptisées STLA Brain, STLA SmartCockpit et STLA Drive) sont entrées dans une phase d’intégration technologique qui devrait se terminer fin 2024 avec un déploiement prévu dans des véhicules en 2025. « En un peu plus de deux ans, nous avons franchi une étape décisive en passant d’un état d’esprit de constructeur automobile traditionnel à un fonctionnement plus proche de celui d’une start-up, avec une attention particulière portée à la rapidité et au développement de nos propres capacités de création logicielle, se réjouit Yves Bonnefont, Chief Software Officer chez Stellantis. Cela nous offre une flexibilité indispensable et un avantage compétitif certain pour l’avenir. Nous passons maintenant à la phase suivante, le déploiement, avec notamment le lancement de l’intégration de nos plateformes technologiques alimentées par l’intelligence artificielle : STLA Brain, STLA SmartCockpit et STLA AutoDrive. »

Dans la pratique, l’architecture de base STLA Brain offre des capacités de traitement centralisé avec un accès aux capteurs et aux commandes, des performances temps réel et des possibilités de mises à jour over-the-air (OTA). Selon Stellantis, elle permet de réduire la complexité en divisant par deux le nombre d’unités de commande électroniques (ECU) par véhicule pour atteindre environ 60 ECU. Les nouvelles fonctionnalités peuvent être développées en interne en moins de six mois, soit un quart du temps nécessaire avec les processus actuels, affirme Stellantis. L’intégration dans les véhicules est prévue pour 2025.

La plate-forme STLA SmartCockpit de son côté ouvre la voie à une nouvelle génération de tableaux de bord personnalisables, dotés de capacités connectées et alimentés par l’apprentissage automatique et l’IA, pour une expérience intégrée à la vie numérique des utilisateurs.

L’accent est mis sur des menus simplifiés, nécessitant moins de clics pour obtenir une réponse aux demandes de l’utilisateur et améliorer considérablement la facilité d’usage. Selon Stellantis, des expériences alimentées par l’IA vont ainsi proposer aux occupants du véhicule davantage d’options en matière de navigation, de médias, de climatisation, d’éclairage et de fonctions plus performantes.

Le système s’articule autour d’un profil numérique personnel qui connaît les préférences de l’utilisateur et qui l’accompagnera dans chaque véhicule des marques Stellantis. Le déploiement technologique de STLA SmartCockpit est prévu d’ici fin 2024 avec une première intégration dans un véhicule Stellantis pour 2025.

Enfin le système STLA AutoDrive est censé optimiser les capacités de STLA Brain et STLA SmartCockpit afin de fournir des systèmes évolués d’aide à la conduite (ADAS) mis à jour en continu, à la fois intuitifs et fiables. Au global, indique le groupe automobile, STLA AutoDrive a pour objectif d’améliorer significativement la distance parcourue et le temps de conduite sans interruption pour les trajets assistés par les systèmes ADAS.

Cette stratégie inclut des systèmes ADAS qui permettent un mode de conduite autonome sans supervision du conducteur (hands off/eyes off-the-road) avec la possibilité de repasser à une conduite hands-off/eyes-on-the-road (Niveau 2+) avec le même système. Le déploiement technologique du système eyes-off est prévu d’ici fin 2024, avec un lancement commercial en 2025.

Côté développement logiciel, on se souviendra que Stellantis table désormais sur des outils de conception et de test dans le cloud, à l’instar de l’environnement Virtual Engineering Workbench, décrit comme redéfinissant la vitesse de développement, la qualité et le déploiement des logiciels automobiles. Cet environnement s’est concrétisé avec la première plateforme de cockpit virtuel au monde qui s’appuie sur des technologies de BlackBerry QNX et AWS (lire notre article).

Ajoutons enfin que, dans le cadre de sa technologie logicielle, Stellantis développe des services connectés et des fonctionnalités générées par « software » pour les particuliers et les flottes commerciales : application smartphone de planification d’itinéraire (e-Routes), assistant virtuel amélioré par ChatGPT, plateforme de gestion de flottes connectées (Free2move Connect Fleet), etc.

Au global, Stellantis indique que ses revenus à forte marge issus des logiciels et des services connectés ont été multipliés par 2,5 depuis 2021 et que le groupe automobile a livré plus de 94 millions de mises à jour OTA en 2023 qui ont pu ajouter ou améliorer des fonctionnalités sur des services existants. L’objectif est de générer environ 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel supplémentaires grâce aux logiciels d’ici à la fin de la décennie.

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