Avec l’émergence des grandes constellations et la multiplication des petits satellites, il va se lancer trois fois plus de satellites de plus de 50 kg d’ici à 2027 que lors de la décennie précédente. Selon Euroconsult, 330 satellites de plus de 50 kg seront ainsi mis en orbite chaque année en moyenne d’ici à 2027 ...par des agences gouvernementales ou des entreprises privées.
« Selon nos estimations, plus de 40 constellations de diverses tailles et caractéristiques ambitionnent de placer environ 2 300 satellites autour de la Terre sur des orbites basses ou intermédiaires pour des services aussi divers que les communications, la navigation, l’observation de notre planète, la météorologie ou la récupération de données émises par des capteurs disséminés sur la surface terrestre », détaille Rachel Villain, conseiller principal d’Euroconsult.
Les 3 300 satellites qui devraient être lancés entre 2018 et 2027 pourraient représenter un marché de 284 milliards de dollars pour l’industrie spatiale, fabrication et lancement compris, de 25% supérieur à celui de la décennie écoulée. Parallèlement, note Euroconsult, l’industrie satellitaire est marquée par une érosion des coûts, due aux constellations commerciales formées de multiples microsatellites qui imposent de nouveaux concepts de production et de mise en œuvre opérationnelle tels qu’économie d’échelle, « logiciellisation » et intégration verticale (jusqu’à l’analyse des données).
Selon la société d’études, les gouvernements resteront les principaux utilisateurs de satellites avec plus de 1 300 satellites lancés dans les dix prochaines années pour environ 70 pays et un marché total estimé à plus de 200 milliards de dollars. Un marché qui restera concentré à 85% sur les dix états dotés d’une industrie spatiale forte comme les Etats-Unis, la Russie, le Japon, la Chine et cinq pays européens majeurs (dont la France).
Sur le secteur commercial, Euroconsult estime que 50 sociétés privées vont mettre en orbite à elles seules pratiquement 2 000 satellites dont 1 700 pour 22 constellations (dont près de 1 200 pour l’une d’entre elles). La société d’études note toutefois que les satellites de communication et de télédiffusion placés en orbite géostationnaire vont rester prédominants dans le domaine spatial commercial en s’accaparant près de la moitié d’un marché estimé à 70 milliards sur la prochaine décennie. Ils seront suivis par les constellations en orbite non géostationnaire dévolues aux communications (25% du marché commercial) puis les satellites d’observation de la Terre (11%).
Euroconsult pointe aussi l’émergence de nouveaux marchés commerciaux comme les services de maintenance en orbite (pour l’extension de la durée de vie des satellites par exemple) et le tourisme spatial (essentiellement lunaire).