Les organisations Acsiel, Embedded France, Snese et SPDEI veulent mieux fédérer l’industrie électronique française

Asciel, Embedded France, Snese et Spdei veulent fédérer l’industrie électronique française

En coordination avec les acteurs économiques regroupés dans le comité stratégique de filière (CSF) Électroniques Industries (*), quatre organismes professionnels, en l'occurrence l'Acsiel (Alliance des composants et systèmes pour l’industrie électronique), Embedded France, le Snese (Syndicat national des entreprises de sous-traitance électronique) et le SPDEI (Syndicat professionnel de la distribution en électronique industrielle) ont décidé d’unir leurs forces et leurs compétences respectives avec comme ambition affichée de fédérer et de renforcer l'ensemble de la filière de l'industrie électronique nationale qui évolue dans un environnement aujourd’hui complexe.

L’idée est de travailler pendant un an à un projet de meilleure articulation des structures existantes qui génèrent des doublons et freinent leur force d’impact. Pour piloter ce projet, les organisations professionnelles ont décidé de nommer à sa tête Alain Gorrec, actuel président du SPDEI. En collaboration avec Frédérique Le Grevès, présidente du Comité stratégique de filière (et présidente et P-DG de STMicroelectronics France), le responsable du projet aura pour principales missions, pour l’année 2024, d’établir les contacts nécessaires avec l’ensemble de l’écosystème de l’industrie électronique, y compris les filières amont et aval, et d’effectuer l’ensemble des démarches et actions indispensables au succès de cette initiative.

Avec en ligne de mire la possibilité de créer une véritable fédération de l’électronique en France, avec une gouvernance acceptée par tous et des moyens d’agir plus importants par rapport à l’émiettement actuel des structures professionnelles existantes (une spécialité bien française…).

L'initiative trouve ses racines dans l’analyse qu’il est essentiel pour la France, selon les promoteurs du projet, de conserver une position de force dans le secteur de l'électronique et des domaines qui lui sont liés - composants, cartes, logiciels embarqués, équipements... - face à l’environnement complexe de l'industrie électronique.

Ainsi cette industrie doit faire face à un fort accroissement de la demande en produits électroniques et systèmes embarqués qui sont autant de solutions pour répondre aux deux grands enjeux sociétaux que sont la transformation numérique et  la transition énergétique, mais qui créent une pression sur les capacités de production.

Parallèlement, il est jugé mpératif d'investir en recherche et développement pour rester à la pointe de l’innovation dans un contexte mondial en constante évolution (systèmes cyberphysiques, intelligence artificielle et cybersécurité embarquées, edge computing et continuité numérique...).

Au-delà, une chaîne d'approvisionnement mondiale devenue complexe demande un travail de coordination avec les filières aval afin d’équilibrer l'offre et la demande. Tandis que les tensions géopolitiques actuelles (restrictions américaines à l'export, relations Chine-Taiwan tendues, guerre russo-ukrainienne, etc.) créent un climat d'incertitude dans l'industrie électronique mondiale et un manque de visibilité.

Enfin, les initiateurs du projet notent qu’il existe en France un besoin urgent pour augmenter l’attractivité de la filière afin de pourvoir les postes ouverts, estimés à 18 000 sur les 3 prochaines années uniquement sur le domaine des composants et à plusieurs dizaines de milliers pour les logiciels embarqués et les solutions applicatives.

Pour rappel, la filière électronique française représente un pilier économique important du pays, avec un chiffre d'affaires de 15 milliards d'euros, dont 4 milliards d'euros sont générés à l'export, 5 milliards d'euros dans l'assemblage électronique, 3 milliards d'euros dans la connectique, les composants passifs et les circuits imprimés, et 3 milliards d'euros dans les logiciels embarqués, la distribution et les équipements. Cette industrie mobilise 8 000 chercheurs dans les organismes de recherche publics et génère 170 000 emplois indirects et 80 000 emplois directs.