Le 22 août dernier, Nokia a donné le coup d’envoi du projet de recherche 5G-MoNArch (5G Mobile Network Architecture) dont l’ambition n’est ni plus ni moins que de mettre en pratique les concepts d’architecture définis pour les réseaux mobiles 5G dans le cadre européen ...(et plus particulièrement au sein du projet 5G-Norma).
Retenu et financé à hauteur de 7,7 millions d’euros dans le cadre de la phase 2 de l’initiative 5G-PPP (5G Public-Private Partnership), le projet, d’une durée de deux ans, réunit sous l’égide de Nokia quatorze partenaires industriels et académiques (dont Atos, Huawei, Samsung, Telecom Italia et le CEA-Leti) et s’attachera à implémenter plusieurs cas d’usage 5G au sein de bancs d’essai proches du monde réel. Mise en place fin 2013, l’initiative 5G-PPP, rappelons-le, vise à constituer une force de propositions dans l’édification des normes applicables aux réseaux mobiles dits de cinquième génération qui devraient voir le jour à partir de 2020.
L’objectif spécifique du projet 5G-MoNArch est d’utiliser le procédé de « network slicing » (ou découpage du réseau par tranches) - qui capitalise sur les architectures réseau définies par logiciel (SDN, Software-Defined Networking), la virtualisation des fonctions réseau (NFV, Network Functions Virtualization), l’orchestration réseau et les capacités d’analyse - afin de déployer simultanément des cas d’usage rencontrés dans des industries différentes (automobile, santé, divertissement, etc.).
Avec la technique de network slicing, le réseau est sectorisé de manière logique (et non physique), et des services distincts sont alors pris en charge par des réseaux logiques « séparés ». Comme les réseaux 5G devront véhiculer différents services aux exigences dissemblables, cette technique apparaît comme un élément critique de l’architecture des futures infrastructures 5G qui devra fournir des réseaux flexibles et adaptatifs.
Dans la pratique, le projet 5G-MoNArch compte déployer et expérimenter l’architecture au sein de deux cas d’usage différents, l’un représentatif d’un déploiement d’opérateur mobile (des communications proches de la saturation dans une ville très fréquentée par les touristes) et l’autre typique d’un secteur industriel (des communications fiables et sécurisées dans un environnement aéroportuaire). Les membres du projet comptent aussi améliorer les concepts élaborés dans le cadre de la Phase 1 de l’initiative 5G-PPP en particulier la coordination entre « tranches » et domaines réseau, les performances des algorithmes et la flexibilité en matière d’orchestration des fonctions virtualisées.