Dans le cadre de son développement, le groupe Linxens d’origine française, détenu depuis 2018 par le chinois Tsinghua Unigroup (*) et spécialisé dans la conception et la fabrication de microconnecteurs, antennes RFID et autres biocapteurs, étend le périmètre de son activité en France vers le domaine des objets connectés en intégrant les vingt-trois collaborateurs du bureau d'études de la jeune société Yesitis, en redressement judiciaire depuis avril dernier. Objectif pour Linxens : proposer avec sa nouvelle équipe "IoT Activities" une offre complète, de la conception du composant électronique à l'intégration de la technologie numérique, directement dans la solution.
Pour rappel, la société Yesitis, fondée en 2016, basée à Clermont-Ferrand et à laquelle L'Embarqué avait consacré un portrait en mai 2017, est spécialisée dans l’identification numérique par tags RFID ou NFC de n’importe quel objet à travers la mise au point d’une solution permettant d’attribuer à tout objet une “identité” unique, sécurisée et non reproductible, portée par un tag NFC ou RFID apposé sur l’objet. La société a en outre développé une plateforme qui délivre des informations liées au produit (traçage, authentification...) et qui, selon l'entreprise, crée une chaîne de valeur complète, de la fourniture des tags physiques jusqu’aux usages dans plusieurs secteurs comme la santé, l’industrie aéronautique, l’agroalimentaire, la musique...
Yesitis, créé par Laurent Coussonnet (ex-directeur de l’innovation chez Sopra Steria), Emmanuel Ranc (ex-architecte Sopra Steria) et Nicolas Baudry (ex-dirigeant de CSP), avait réalisé une levée de fonds de 8,7 millions d’euros en 2021. Yesitis a acquis en 2018 l’entreprise @RFID, un spécialiste des tags RFID, et a pris le contrôle d’Arfid, un fabricant-assembleur de tags basé à Sofia en Bulgarie qui possède deux centres de R&D et quatre usines (en Bulgarie et en Chine). Puis en 2020, le Français avait acquis EMI, une société implantée à Brassac dans le Puy-de- Dôme, forte d’une centaine d’employés.
Depuis, bousculée par la crise du marché des composants électroniques et le poids de sa dette suite au rachat d’EMI, la société clermontoise a été placée en redressement judiciaire début avril par le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand.
Suite au rachat du bureau d’études de Yesitis, les collaborateurs embauchés par Linxens resteront basés dans leurs locaux à Clermont-Ferrand, et l’entité IoT Activities de Linxens sera menée par Quentin Pretet, jusqu'ici en charge de la stratégie et des achats du groupe.
« Notre ambition est d'apporter aux utilisateurs, avec cette nouvelle équipe, non seulement des composants adaptés à leurs besoins mais surtout de nous positionner auprès d'eux comme un apporteur de solutions pour leur projets IoT », commente Cuong H. Duong, le P-DG de Linxens.
Linxens indique enfin que sa stratégie de diversification sur les marchés de la santé connectée et de l'IoT passe par le renforcement de ses équipes avec de nouvelles compétences et expertises, avec à la clé un plan d’embauche de quelque 300 nouveaux collaborateurs partout dans le monde, dont une cinquantaine en France.
(*) Le groupe Linxens fondé en 1986 par trois ingénieurs français dispose de onze sites de production en Asie, Europe et Amérique du Nord, et quatre centres de R&D. Linxens affiche un chiffre d’affaires global de 435 millions d’euros pour un effectif de quelque 3 000 employés sur l’ensemble de ses sites. La société Linxens France de son côté a réalisé un chiffre d'affaires de 66 millions d’euros en 2021.