A l’occasion du salon IBC, le rendez-vous européen incontournable pour toute l'industrie de la production, de la gestion et de la diffusion de contenus audiovisuels et multimédias qui se tient cette année du 15 au 18 septembre à Amsterdam, l’IRT (Institut de recherche technologique) rennais b<>com va dévoiler une solution censée permettre aux créateurs de contenus (studios et chaînes TV) et aux plateformes de distribution de supprimer les images inutiles des vidéos afin d’économiser du stockage et de l’énergie, et ce tout en conservant la qualité du contenu originel.
La solution Wisdom, c’est son nom, fait appel à une technologie reposant sur l’intelligence artificielle (IA) afin de retirer uniquement les images dont la suppression est imperceptible pour le spectateur. « Notre solution a pour principal avantage de faire varier dynamiquement la fréquence image en fonction du contenu, là ou d’autres technologies le font en fonction d’autres critères tels que la bande passante ou la puissance de calcul », indique Tania Pouli, chercheuse et directrice adjointe du laboratoire Nouveaux contenus média chez b<>com dans un communiqué.
Dans une interview publiée sur le site de l’IRT, Tania Pouli précise que Wisdom repose sur un modèle d’IA qui permet de choisir très rapidement la fréquence image idéale par groupe de quatre images, un choix qui permet d’être très réactif aux changements de contenu. L’IA donne la possibilité de savoir précisément quand il est possible de supprimer des images sans que ce soit perceptible grâce à un modèle qui a été appris sur des milliers d’images et qui prend en compte de multiples caractéristiques extraites du contenu.
Dans la pratique, Wisdom peut s’utiliser à différents moments dans le processus de création de contenus. Ainsi, avant la phase de compression, le gain sur la taille des fichiers à stocker ou à échanger serait d’environ 35%. Lors de l’étape de post-production, pour éviter de manipuler de trop grandes quantités de données, il serait par ailleurs possible d'économiser jusqu'à 40% d’images non compressées à stocker et/ou à distribuer aux fournisseurs de contenu. Enfin, au moment de la distribution des contenus, le gain de débit serait alors de 5 à 15% sur des formats de diffusion du type MPEG-AVC ou HEVC avec un impact supplémentaire côté récepteur (à déterminer en fonction du type de mise en œuvre matérielle). Ici, le récepteur aura moins d’images à décoder et stocker en mémoire, ce qui peut conduire à un gain énergétique et/ou une meilleure autonomie, assure l’IRT b<>com.
Dans une prochaine étape, l’institut compte intégrer sa solution dans un réseau de diffusion de contenu (CDN) afin de pouvoir mesurer en conditions réelles le gain apporté. « Si l’on parvient à mettre en évidence le nombre d’utilisateurs supplémentaires que l’on peut servir avec la même infrastructure, alors nous pourrons quantifier encore plus précisément l’intérêt qu’apporte la solution », estime Tania Pouli dans la même interview publiée sur le site de l’IRT.
A noter que la technologie développée par b<>com serait davantage complémentaire que concurrente d'approches comme l’Adaptive Bit Rate (ABR) couramment utilisé pour le streaming vidéo.