Plate-forme de virtualisation pour applications automobiles embarquées, l’hyperviseur Coqos de l’éditeur allemand OpenSynergy autorise désormais un déploiement transparent d'environnements logiciels complexes, y compris avec plusieurs machines virtuelles exécutant différents systèmes d'exploitation, du cloud jusqu'à la périphérie de réseau (edge). C’est-à-dire ici jusqu'aux calculateurs ECU embarqués dans les voitures. Et ce sans modifications grâce à des fonctions périphériques fondées sur le standard ouvert VirtIO inclus dans la plate-forme virtuelle.
Pour rappel, VirtIO (pour Virtual Input-Output) est une interface de programmation minimaliste du noyau Linux destinée à la gestion des échanges de données avec des pilotes de périphériques de machines virtuelles. Elle évite d’avoir à développer des pilotes spécifiques pour chaque version de Linux. La prise en charge de VirtIO s’intègre dans une problématique plus large de réutilisation de codes existants afin qu'un système d'exploitation "invité" puisse accéder à des périphériques partagés.
OpenSynergy rappelle que traditionnellement, les constructeurs et équipementiers automobiles mettent au point des logiciels sur des calculateurs spécifiques à leur secteur aux premiers stades de développement, puis les font migrer vers des véhicules prototypes coûteux pour les tester “grandeur nature”. Or mettre ce matériel et ces véhicules à la disposition des équipes logicielles réparties dans le monde entier est presque impossible. La pénurie actuelle de puces ne fait qu'exacerber le problème.
A ce niveau, le développement dans le cloud devient, toujours selon OpenSynergy, une solution efficace pour l'industrie automobile, surtout quand il peut s'appuyer sur le standard ouvert VirtIO, maintenu et développé par le consortium Open Oasis dont OpenSynergy est un membre actif.
Grâce à cet engagement, OpenSynergy délivre une plate-forme virtuelle automobile comprenant un grand nombre de fonctions périphériques qui adhèrent à la dernière version de la spécification VirtIO. OpenSynergy ouvre ainsi la possibilité de transférer de manière cohérente des environnements logiciels de toute complexité vers le cloud, où l'ensemble du système peut être développé et configuré. Même l'intégration de différents composants logiciels - c'est-à-dire à la fois les systèmes d'exploitation et les applications qui y sont exécutées et qui répondent à des exigences très différentes en matière de sûreté et de comportement temps réel - est réalisable. Avec des possibilités de mises à jour composant par composant, sans risque d'interférences entre les composants logiciels, et sans qu'ils perdent leurs propriétés de sécurité fonctionnelle.
Ainsi, selon OpenSynergy, pour la première fois, les constructeurs et équipementiers automobiles peuvent désormais aller bien au-delà de l'offre typique de développement d'applications dans le cloud. Ils sont désormais libres de développer simultanément sur plusieurs systèmes d'exploitation, même sur ceux qui n'ont pas été spécifiquement portés pour s'exécuter de manière virtualisée dans le nuage. Par exemple, la solution proposée permet à un contrôleur de cockpit d'être entièrement intégré dans le cloud, avec un tableau de bord s'exécutant sur Linux dans l'une des machines virtuelles et un système d'infodivertissement tournant dans une autre machine virtuelle. Grâce à la technologie VirtIO prise en charge nativement par l’hyperviseur Coqos d’OpenSynergy, les intégrateurs peuvent ainsi déplacer de manière transparente l'ensemble du système du cloud vers la périphérie (c'est-à-dire vers une automobile).
A ce niveau, le facteur clé pour développer des logiciels dans le cloud est la parité entre les environnements de développement installés dans le cloud et l'environnement du véhicule. La virtualisation fondée sur des standards ouverts, tels que VirtIO, permet une portabilité aisée de tout le système logiciel du cloud vers la périphérie. Ici les systèmes d'exploitation utilisent des pilotes virtuels standardisés et donc indépendants de l'hyperviseur ainsi que du matériel sous-jacent (qui peut même être un serveur dans le cloud).
Concrètement, les systèmes d'exploitation à déployer doivent simplement prendre en charge le standard VirtIO, déjà largement utilisé dans le domaine de l'informatique d'entreprise et supporté par de nombreux systèmes d'exploitation, y compris Linux. En d’autres termes, avec VirtIO, il n'est pas nécessaire de disposer d'un portage "cloud" supplémentaire de chaque système d'exploitation utilisé dans le système, et ce à des fins de développement uniquement. En fait, il est possible d’utiliser exactement le même système d'exploitation dans le cloud que celui embarqué dans une voiture.
Selon OpenSynergy, cette approche va renforcer les architectures définies par logiciel (SDA, Software Defined Architecture) qui font du logiciel et des fonctionnalités le point de départ d’un développement. Et ce n'est qu'après la conception du logiciel que les fabricants auront à décider du matériel à utiliser, offrant dès lors une liberté de choix dans les composants matériels et logiciels.
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