L’éditeur allemand OpenSynergy, filiale de Panasonic et connu pour son hyperviseur Coqos, a développé une plate-forme de référence pour contrôleur de cockpit automobile qui se distingue par sa prise en charge d’un système d’exploitation AGL (Automotive Grade Linux) virtualisé. ...Pour rappel, Automotive Grade Linux est un projet open source collaboratif géré par la fondation Linux qui élabore une pile logicielle ouverte reposant sur Linux et adaptée au marché de la voiture connectée. Ce projet rassemble plus de 160 sociétés avec des membres Platinum comme AWS, Denso, Mazda, Panasonic, Renesas, Suzuki et Toyota et des membres Silver comme Aisin, Mercedes-Benz, Ford, Qualcomm, SAIC Motors et Volkswagen.
Ces dernières années, la plate-forme a adopté le standard open source VirtIO dont le but est de fournir une abstraction de plusieurs familles de périphériques (périphériques blocs, périphériques réseau, périphériques graphiques, périphériques d’entrée, etc.) au travers d'une API unifiée, afin d'optimiser les performances d'accès. Aujourd’hui bien établi dans le monde du cloud, le standard VirtIO gagne irrésistiblement l’industrie automobile.
« Nous assistons dans les architectures de cockpit à une consolidation de diverses fonctions sur une même plate-forme matérielle et, et en tant que telle, la virtualisation est une priorité pour Automotive Grade Linux, indique Dan Cauchy, le directeur exécutif du projet AGL. Nous avons donc collaboré avec OpenSynergy sur des technologies telles que VirtIO pour apporter cette capacité à notre communauté. » Maintenu par le consortium Oasis, VirtIO permet notamment à des environnements logiciels « invités » de s’exécuter sur n’importe quel hyperviseur compatible avec les « périphériques » VirtIO (VirtIO Devices) et sur n’importe quelle puce-système SoC pour offrir un maximum de flexibilité aux constructeurs et équipementiers automobiles.
Dans le détail, la plate-forme logicielle de référence proposée par OpenSynergy consiste en un environnement AGL virtualisé (indépendant donc du matériel) s’exécutant au-dessus d’un SDK Coqos Hypervisor préconfiguré qui intègre les périphériques VirtIO les plus récents (VirtIO-blk, VirtIO-rng, VirtIO-gpu, VirtIO-input, VrtIO-net...). Accessible aux membres du projet AGL, la plate-forme peut être utilisée dès aujourd’hui à des fins d’évaluation sur les cartes AGL actuelles fournies dans le cadre du projet collaboratif.
La version d’essai disponible reproduit un contrôleur de domaine pour cockpit où se côtoient deux machines virtuelles, toutes deux de type AGL. L’une exécute les fonctions du tableau de bord et dispose d’un accès direct aux ressources matérielles, tandis que l’autre intègre les fonctions d’info-divertissement et est intégralement virtualisée. (En d’autres termes, elle accède aussi aux ressources matérielles mais seulement à travers les pilotes VirtIO.) Selon OpenSynergy, bien que Linux ne soit pas en tant que tel un système d’exploitation sûr, les utilisateurs peuvent créer un tableau de bord sécurisé sur l’OS open source en s’appuyant sur cette solution. L’éditeur allemand a en effet développé un mécanisme de protection qui garantit que les informations affichées par le tableau de bord sont effectivement correctes. L’organisme TÜV SÜD aurait d’ailleurs approuvé le concept comme satisfaisant les contraintes de sûreté de fonctionnement jusqu’au niveau Asil-B de la norme ISO 26262.