La société française SilMach, un spécialiste des technologies de microsystèmes Mems (Micro-Electro-Mechanical Systems), affirme avoir conçu un détecteur de chocs miniature, de la taille et du poids d’une puce de carte de crédit, qui s'avère capable de s’insérer dans n’importe quel objet. Cette nouvelle génération de capteurs micromécaniques Mems hybrides fonctionnant sans électronique et sans source d’énergie est capable de compter et mémoriser des évènements mécaniques tels que des déformations, des vibrations, des chocs, des accélérations avec, selon SilMach, une autonomie de plusieurs dizaines d’années.
Une fois installée sur l’équipement de destination, que ce soit un dispositif mobile, un casque, un masque de protection, un PC ou une structure plus importante (avion, navire, véhicule, pont, canalisation…), cette technologie baptisée ChronoMEMS (*) fonctionne comme un capteur de données témoignant des évènements vécus par la structure surveillée. Autorisant ainsi un accès direct à des informations sur la durée de vie résiduelle des équipements et sur leur sûreté de fonctionnement afin de prendre in fine des décisions opérationnelles immédiatement sur site.
« Avec cette micromécanique intelligente sur puce, des dispositifs onéreux ou vitaux, comme un casque de moto, seront capables d’exprimer leur usure et leur histoire, tout comme des structures plus importantes comme des ponts ou des bâtiments intelligents, commente Jean Baptiste Carnet, co-CEO de SilMach. Quant à la mise en production industrielle de ce microcapteur qui cible le marché du “Structural Health Monitoring”, elle sera effective dès cette année. »
La société SilMach, basée à Besançon et créée en 2003, est un spécialiste en conception de micromachines Mems hybrides à l’échelle industrielle. La société est notamment connue pour sa technologie de micromoteur sur silicium qui a reçu un "Best Of Innovation Awards" lors de la manifestation CES 2024. Celle-ci procure une motorisation pour des systèmes nomades et connectés (drones) ou pour des équipements médicaux, par exemple dans des implants pour ouvrir ou fermer des valves, des microturbines ou des micropompes. Ce moteur a aussi été intégré dans la montre TheTimeChanger conçue et assemblée à Besançon.
A cette occasion, la PME bisontine a levé 1,3 million d'euros (après quelque 5 millions d’euros levés ces six dernières années) pour assurer l'industrialisation et la commercialisation de cette montre réalisée avec l'américain Timex.
(*) La technologie ChronoMEMS peut par exemple se déclencher sous l'effet d'une contrainte mécanique ou lors du dépassement d'un seuil critique ayant une origine thermique. Mis en oeuvre sur substrat de silicium au moyen de procédés dérivés de la microélectronique, le procédé est entièrement mécanique et donc extrêmement robuste, inviolable, insensible aux environnements électromagnétiques, pratiquement perpétuel. Il est totalement fiable car, à moins d’être détruit, il ne perd jamais l’historique affiché sur sa roue codeuse.