Le 7 novembre, Renesas a dévoilé la feuille de route de ses puces-systèmes (SoC) et de ses microcontrôleurs de prochaine génération destinés à satisfaire toutes les applications majeures au sein du domaine numérique des automobiles. La société de semi-conducteurs a notamment fourni des informations préliminaires sur ses SoC R-Car de cinquième génération destinés aux applications hautes performances. A la clé – ce qui constitue une première pour Renesas – le choix d’une technologie d'intégration de type chiplet qui permet d’associer dans un même boîtier-système des circuits intégrés compacts embarquant chacun un sous-ensemble bien défini de fonctionnalités. Une approche qui vise à apporter aux ingénieurs automobiles une plus grande flexibilité pour personnaliser leurs conceptions.
A titre d’exemple, si davantage de performances IA (intelligence artificielle) sont requises pour un système avancé d’aide à la conduite (ADAS), les ingénieurs auront la possibilité d’intégrer des accélérateurs IA aux sous-systèmes processeurs au sein d’un boîtier-système unique.
Renesas rappelle que jusqu’ici les SoC R-Car, quatrième génération comprise, ont été conçus pour des cas d'usage spécifiques, tels que les systèmes ADAS ou de conduite autonome qui nécessitent des performances IA élevées, ou les passerelles automobiles dotées de capacités de communication évoluées. A contrario les puces R-Car de cinquième génération à architecture 64 bits, grâce à la technologie chiplet, permettront (dixit Renesas) de créer une plate-forme flexible pouvant être personnalisée pour répondre à diverses exigences pour chaque cas d'usage. Dans ce cadre, la nouvelle plate-forme offrira plusieurs ensembles de blocs processeurs, des modèles d'entrée de gamme jusqu’aux variantes haut de gamme, et pourra intégrer une variété de blocs d’IP tels que des accélérateurs IA et des IP tierces dans un seul package.
Parallèlement Renesas a dévoilé ses projets liés à deux nouveaux microcontrôleurs (MCU) qui s’inscriront dans la famille R-Car de prochaine génération et dont la disponibilité est prévue à partir de 2024 (voir ci-dessus).
Le premier est une famille de MCU de type crossover conçue pour offrir les hautes performances requises par les unités de contrôle électronique (ECU) de domaine et de zone dans les architectures E/E (électrique/électronique) de nouvelle génération. Bâties sur une architecture Arm 32 bits (non précisée pour le moment), ces puces, assure la firme japonaise, devraient combler l’écart de performances entre les MCU traditionnels et les SoC R-Car avancés et fournir à la fois des performances de traitement élevées et des capacités temps réel.
La seconde famille de microcontrôleurs dévoilée par Renesas, également sur architecture Arm, sera quant à elle adaptée au marché des applications de contrôle/commande dans l’automobile et devrait capitaliser sur le succès des RH850 (à architecture propriétaire) du Japonais.
Pour la première fois, affirme Renesas, les développeurs de systèmes automobiles pourront profiter des logiciels et des outils de l’écosystème Arm avec ces nouveaux microcontrôleurs pour construire des ECU pour le groupe motopropulseur, la commande de carrosserie, le châssis ou le tableau de bord.
Le tout vise à permettre à Renesas de standardiser les blocs d’IP entre les MCU et les puces-systèmes, pour une plus grande facilité d’utilisation des logiciels tout en préservant les investissements en ingénierie de ses clients.
A noter, que, dans le cadre de sa feuille de route, la société de semi-conducteurs prévoit d'offrir un environnement de développement logiciel virtuel avec outils d’évaluation et de débogage ad hoc, afin que les utilisateurs de ses puces puissent concevoir et tester des logiciels plus tôt dans le processus de développement. Ces outils adaptés aux processeurs de nouvelle génération de Renesas devraient être disponibles à partir du premier trimestre 2024. A suivre donc.
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