Un consortium d'industriels composé de cinq acteurs de la mobilité, à savoir Alstom, EasyMile, Equans, Keolis et Renault Group, accompagnés de la jeune société française StatInf, prépare le lancement d’un nouveau service de transport public collectif automatisé de niveau 4 (sans opérateur à bord). Constitué d’une flotte de minibus électriques automatisés de 6 mètres chacun, ce service va intégrer le réseau de transport public de Châteauroux Métropole en 2026.
Lauréat de l'appel à projets “Mobilités routières automatisées, infrastructures de services connectées et bas carbone” de l’initiative France 2030 du gouvernement, ce projet pilote a reçu le soutien du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et celui de Bpifrance.
Selon les acteurs impliqués, il s’agit du premier déploiement en France à cette échelle d’un service de mobilité autonome de niveau 4. Opérationnel dès 2026 dans le centre-ville de Châteauroux (Indre), le service sera intégré au réseau de bus de la ville Horizon et exploité par Keolis.
Dans cette aventure, chaque entreprise apporte son domaine d’expertise. Renault Group fournit la plateforme de minibus électrique robotisée, EasyMile se charge du système de conduite autonome, StatInf intervient sur la validation des éléments de logiciel critiques, Equans est impliqué sur le système d’aide à l’exploitation et à l’information voyageur, Alstom est moteur sur l’infrastructure connectée de sécurité et les protocoles de communication, et Keolis est responsable de l’exploitation et de la maintenance de ces nouveaux services de transport public.
Le projet aborde tous les aspects de la mobilité autonome avec des véhicules significativement plus grands et plus rapides que les navettes autonomes déployées aujourd’hui. Il cible par ailleurs les questions complexes des interactions avec les véhicules prioritaires, et celles de la connexion avec les infrastructures type feux tricolores, avec notamment un concept de supervision pensé pour permettre à un seul et même superviseur de contrôler la flotte de véhicules. A ce niveau, Alstom fournira le système d’interaction avec les feux tricolores qui permettra de rendre la circulation du véhicule automatisé plus sûre et plus fiable. Cette solution dénommée TLS (Traffic Light System), qui a récemment obtenu la certification SIL4, permettra en outre d’interagir avec les véhicules prioritaires.
Dans ce cadre où la sûreté de fonctionnement est un élément crucial, StatInf apporte son expertise dans la vérification des concepts de sûreté de fonctionnement des logiciels embarqués à bord des véhicules autonomes conçus par les partenaires du projet. Une participation qui va aider la société à se projeter, pour la suite de sa croissance, en Europe.
Pour rappel, StaInf a été créé en 2020 par Adriana Gogonel et Liliana Cucu-Grosjean. La société a développé RocqStat, un outil logiciel d’analyse statistique de code qui s'appuie sur les recherches effectuées par l'équipe du projet Kopernic de l’Inria Paris. Un outil qui permet d'évaluer, par le biais d’une approche statistique et probabiliste, les temps d’exécution des programmes critiques afin d’aider les développeurs à effectuer une analyse statistique temporelle de systèmes informatiques embarqués, y compris lorsqu'ils s'appuient sur des processeurs multicœurs.
« Des opportunités sont identifiées pour des services de transport automatisés, sans opérateur à bord, sur des domaines opérationnels limités et maîtrisés répondant aux attentes de collectivités et aux besoins du transport public collectif, commente Jean-François Salessy, directeur de l’ingénierie avancée de Renault Group à propos de ce projet. Dans ce cadre, en mettant en œuvre notre expérience dans le domaine des véhicules électriques et dans l’adaptation de ces véhicules aux besoins des utilisateurs, Renault Group s’est engagé dans ce projet en vue de développer et fournir une plateforme de minibus électriques robotisée “drive-by-wire”. »