Une enquête menée auprès de dirigeants d’entreprises du monde entier (*) par la société américaine Mendix, une entreprise acquise par Siemens en 2018 qui édite une plate-forme de développement logiciel, montre que l’approche dite "low code" devrait supplanter la programmation traditionnelle au sein de la plupart des organisations d’ici à 2024. Une constatation corroborée par les estimations du cabinet Gartner qui indique qu’en 2025, 70% des applications développées par des entreprises reposeront sur des technologies low ou no-code, contre moins de 25% en 2020.
Le rapport révèle également que ces plateformes sont passées du statut de solutions de crise pendant la pandémie à celui de technologies essentielles pour 69% des organisations, et la quasi-totalité des entreprises interrogées (94%) les ont déjà adoptées (étudiées ou utilisées en tant que telles) contre 77% en 2021.
"La complexité technologique croissante et l’accélération du rythme des métiers nécessitent l’utilisation du low code, pour veiller à ce qu’il soit techniquement possible de créer de la valeur rapidement et de façon agile", avance comme explication à cette tendance Tim Srock, le CEO de Mendix.
Les objectifs pour les personnes interrogées sont de gagner en agilité, de simplifier l’adoption de diverses technologies et de sécuriser les applications dès le départ, y compris pour des solutions critiques. Aujourd’hui, ces plateformes low code servent principalement à la gestion des systèmes d’information (50%), à l’ingénierie de production (43%), à la conception de produits et au contrôle qualité. Le low code est également utilisé pour renforcer la collaboration entre différentes équipes, disciplines et régions, et pour se connecter et accéder à des fournisseurs de services de transport et à des prestataires (64%).
L’un des principaux objectifs consiste également à s’appuyer sur le low code pour combler le fossé entre systèmes d’information traditionnels (IT) et industriels opérationnels (OT). Selon l’enquête, certaines organisations s’en servent pour remplacer des systèmes existants “faits maison” et conçus pour la gestion de la qualité et de leurs processus de fabrication.
Au-delà, beaucoup l’utilisent pour atténuer les problèmes au niveau de leurs chaînes d’approvisionnement (maîtrise des problèmes de transport, de logistique…). Dans le secteur de la fabrication industrielle, les deux principaux avantages du low code mis en avant dans l’enquête sont la visibilité accrue sur les processus (39%) et sur les données en temps réel (38%). L’intégration des données est ici un paramètre important : elle permet d’accéder à des informations jusqu’ici réservées aux ingénieurs, d’optimiser les appels d’offre et de faciliter la création d’applications mobiles adaptées aux différents workflows. À l’inverse, les deux principaux défis pour le secteur sont la modernisation des systèmes existants et la supervision de la production (32%).
Pour rappel, le terme low code qui signifie “peu de code” ou “peu de programmation” décrit une méthode de développement d’applications métier (BPM, Business Process Management) fondée sur la manipulation de blocs visuels préprogrammés dans une interface graphique. On peut donc voir le low code comme une forme simplifiée du développement logiciel qui demande un minimum de connaissances en programmation, bien qu’une part du développement, de l’ordre de 20%, soit encore manuelle pour des questions de personnalisation. L’idée étant de faciliter, pour un utilisateur final, l’interaction avec un site ou une application web sans écrire une seule ligne de code.
(*) Réalisée par le cabinet de conseil Reputation Leaders pour le compte de Mendix, l’enquête révèle les expériences, observations et opinions des dirigeants d’entreprise d’une variété de secteurs (banque, services financiers, assurance, secteur public, fabrication industrielle et vente au détail) en Allemagne, aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. L’enquête a été menée du 8 au 20 juin 2022.