Fournisseur fabless de puces de traitement intégrées dans des mémoires, la jeune société grenobloise Upmem, fondée en 2016, annonce une levée de 4,1 millions d'euros de fonds propres auprès du fonds de l’EIC (*) et de sociétés de capital-risque (Partech, Western Digital Capital, C4 Ventures...), accompagnée d’une subvention de 2,5 millions d’euros contractée directement auprès de l’EIC. (L’Embarqué avait consacré un portrait de start-up à Upmem ici.)
Fondé par Fabrice Devaux et Gilles Hamou, Upmem est un pionnier des technologies de processeur intégré dans les mémoires ou PIM (Processor-in-Memory) pour les applications de calcul intensif en données. La solution d'accélération programmable de la société s'appuie en pratique sur un bloc de base constitué d'une puce PIM qui intègre le processeur 32 bits Risc propriétaire d'Upmem appelé DPU (pour DRAM Processing Unit) associé à une mémoire dynamique (DRam).
Associée à un kit de développement logiciel (SDK), la solution d’UpMem peut accélérer dans de fortes proportions les applications IA (traitement de grands modèles comme ceux utilisés dans ChatGPT) et les analyses de grosses masses de données (Big Data) comme la génomique.
Dans cette approche, des milliers de coprocesseurs DPU, répartis en mémoire et orchestrés par un processeur principal, permettent que les lourds calculs sur les données soient localisés directement dans les puces mémoire. Et ce tout en conservant la compatibilité avec les serveurs existants, les protocoles standardisés et les modèles de programmation classiques, évitant ainsi toute barrière pour une adoption rapide de la technologie.
Selon Upmem, les PIM peuvent réduire la consommation d'énergie, les coûts et l'empreinte matérielle jusqu'à un facteur dix, tout en améliorant les performances, avec en sus le potentiel de réduire la consommation électrique des centres de données jusqu’à 20%.
"Les puces PIM pionnières d'Upmem sont une solution ad hoc pour rompre avec la course au matériel coûteux et vorace en énergie dans la gestion des charges de travail d'IA, dominée à l’heure actuelle par la mise en œuvre de grands modèles de langage gérés hors puce", note Gilles Hamou, P-DG et cofondateur de la société française.
(*) Le fonds EIC (European Innovation Council) de la Commission européenne est un fonds agnostique qui investit dans toutes les technologies et tous les secteurs verticaux, ainsi que dans tous les pays de l'UE et les pays associés à Horizon Europe. Il vise à combler un déficit de financement critique et son objectif principal est de soutenir les entreprises dans le développement et la commercialisation de technologies de rupture.