Officiellement lancé le 24 janvier 2020 dans le cadre du programme Horizon 2020 de la Commission européenne, le projet Promise (PROgrammable MIxed Signal Electronics) vise à supprimer la dépendance de l’industrie spatiale européenne vis-à-vis de pays comme les Etats-Unis où la plupart des Asic à signaux mixtes embarqués dans les satellites sont produits. ...Mené par Thales Alenia Space Espagne, le projet a pour objectif de développer d’ici au second semestre 2022 une bibliothèque de blocs d’IP conçus et testés pour les puces électroniques installées à bord des satellites afin de réduire d’un tiers le délai de production de tels circuits et d’en diminuer sensiblement le coût.
Selon Thales Alenia Space, ce concept de bibliothèque, totalement novateur et ouvert à tous les pays de l’Union européenne, intéresse au premier chef les unités de traitement des futures missions spatiales de télécommunications, de navigation, d’observation de la Terre et d’exploration spatiale. « Ce principe de blocs existait déjà dans le milieu numérique, mais pas dans le milieu analogique, précise Angel Alvaro, responsable R&D de Thales Alenia Space en Espagne. Nous serons en mesure d’intégrer dans une puce unique des systèmes comprenant les deux parties, analogique et numérique, ce qui réduira sensiblement le coût et la taille des circuits. Une seule puce pourra dans ce cadre à la fois prendre des mesures et contrôler une caméra ou un moteur. De plus, une puce prototype sera produite pour garantir le bon fonctionnement de tous les contenus de la bibliothèque. Cette étape est déterminante pour l’avenir de l’industrie spatiale européenne. »
L’équipe impliquée dans le projet, qui réunit aussi Thales Alenia Space France, les PME ISD (Grèce) et Menta (France), ainsi que les instituts de recherche Imec (Belgique), IT (Portugal) et VTT (Finlande), estime pouvoir réduire de 20% à 40% le délai de livraison d’un nouvel Asic à signaux mixtes reposant intégralement sur la bibliothèque Promise. En termes de coûts de conception et de production, c’est une réduction d’un facteur 5 qui est visé. Dès lors le nombre d’unités récurrentes nécessaires pour rentabiliser une nouvelle conception pourrait passer de 200 (avec la technologie actuelle) à 85. En envisageant la conception des nombreuses puces qui seront utilisées dans les futures mégaconstellations de satellites et en considérant la production d’un seul Asic Promise par constellation, c’est un volume proche de 3 000 unités sur cinq ans qu’espèrent atteindre à terme les participants au projet.