Le gouvernement va faciliter l’accès aux fréquences pour stimuler l’usage de la 5G dans le secteur industriel

5G Industriel

A l’occasion de la remise du rapport commandé en octobre 2021 à la Mission 5G industrielle, confiée à Philippe Herbert, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, et Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, ont annoncé plusieurs nouvelles mesures, dont le lancement d’un nouvel appel à projets franco-allemand focalisé sur les problématiques de la 5G industrielle.

Cet appel fait suite à un premier lancé en 2021 qui s’est concrétisé par quatre projets collaboratifs sur les réseaux privés 5G. Il vise à répondre aux besoins de connectivité des industries françaises et allemandes par le renforcement d’un écosystème 5G souverain. Les acteurs industriels disposant d’un besoin en matière de connectivité ou ayant identifié des cas d’usage 5G sont invités à manifester leur intérêt avant le 8 avril 2022, un événement entre utilisateurs et fournisseurs de solutions étant prévu le 21 avril. La date de clôture de l’appel est fixée au 14 juin 2022.

La mission 5G industrielle confiée à Philippe Herbert avait pour objectifs de développer les usages de la 5G dans l’industrie française et d’accélérer l’appropriation par les professionnels, d’identifier les éventuels freins à son déploiement et proposer des actions concrètes pour accompagner l’industrie dans l’émergence et le déploiement de services 5G innovants. Après plusieurs mois de concertation, la mission a constaté que le déploiement d’usages de la 5G en France et notamment dans l’industrie française reste moins important que dans d’autres pays.

D’où la volonté par le gouvernement d’amplifier les expérimentations pour éviter de prendre du retard dans les années à venir.

Sept freins principaux

La mission a en particulier identifié sept freins principaux au développement de la 5G industrielle en France, chaque frein ayant fait l’objet de recommandations concrètes : l’accès aux fréquences, la nécessité d’accélérer le développement de l’écosystème 5G industriel en France, l’insuffisante disponibilité d’équipements et de services adaptés, le besoin de simplifier et rendre plus accessible la 5G industrielle, la difficulté à trouver les bonnes compétences pour déployer la 5G industrielle, les interrogations sanitaires, environnementales et sociétales, et le manque de visibilité et de maturité des écosystèmes 5G industriels français et européens.

A la suite de ces recommandations, les ministres concernés ont déjà pris la décision de faciliter l’accès aux fréquences pour stimuler le développement de projets d’usage de la 5G dans l’industrie. Dans ce cadre, le décret relatif aux redevances pour l’utilisation des fréquences dans la bande des 2,6 GHz sera modifié pour simplifier l’accès à ces fréquences, et des réflexions seront menées à court terme sur l’accès à la bande 3,8 GHz - 4GHz pour des expérimentations d’usages de la 5G. Le gouvernement compte en outre lancer prochainement un appel à manifestation d’intérêt dénommé « Campus Fablab 5G industrielle ». Ces campus devront rassembler en un même lieu tous les acteurs pertinents (industriels, opérateurs télécoms, équipementiers, intégrateurs, fournisseurs, experts, etc.) pour proposer une offre de service et d’accompagnement des industriels vers la numérisation de leurs processus de production grâce à la 5G.

A noter que, parallèlement, la réunion du Comité stratégique de filière (CSF) « Infrastructures numériques » a été l’occasion d’annoncer sept nouveaux lauréats de la stratégie d’accélération sur la 5G et les futures technologies de réseaux de télécommunications, élaborée dans le cadre de France 2030. Stratégie qui a notamment déjà apporté un soutien à 31 projets pour un investissement total de 478 millions d’euros, dont 179 M€ de financements publics (lire notre article).

Parmi les sept nouveaux lauréats, quatre concernent plus particulièrement les milieux de l’embarqué :

– le projet 6G Hauling de Spectronite, start-up créée en 2020, a l’ambition de définir une nouvelle génération de réseaux de transport pour les opérateurs mobiles en intégrant les technologies de radio cognitive dans la perspective des déploiements 5G et 6G.

– en partenariat avec Stellantis, Axians, Euroutils, Miodex, TMF, AW2S et Sequans, le projet GEO 5G de la start-up Firecell, créée en 2021, vise à utiliser les réseaux privés 5G afin de mettre au point un système innovant de localisation ultraprécis des outils connectés en environnement indoor. Ce projet sera expérimenté au sein d’une usine française du groupe Stellantis.

– le projet I-COM 5G de Seamless Waves, jeune entreprise créée en 2016 (à laquelle l'Embarqué a consacré un portrait détaillé en octobre 2016), se concentre sur le développement de puces électroniques de nouvelle génération, reconfigurables, sécurisées et à très faible consommation d'énergie pour des stations de base 5G et pour des applications dans la Défense et la sécurité.

– le projet TopTen de Kapteos, en partenariat avec le CEA-Leti et Telecom Paris, vise à développer une solution de rupture pour le test d’antennes. Il s’agit d’une plate-forme universelle de mesure couvrant l’ensemble des besoins des acteurs de la filière, de la recherche à la production, sans nécessiter ni chambre anéchoïque, ni multiplicité de capteurs, ni incessants réétalonnages.

Vous pouvez aussi suivre nos actualités sur la vitrine LinkedIN de L'Embarqué consacrée aux réseaux LPWAN et 5G pour l’Internet des objets : LPWAN & 5G