Focalisée sur la fourniture de blocs d’IP et de circuits d’accélération matérielle pour l’inférence IA (intelligence artificielle), le traitement évolué du signal et les algorithmes complexes, la société française VSora va se voir remettre la somme de 13,18 millions de dollars par le Conseil européen de l'innovation (EIC), une structure qui vise à accompagner les innovations de rupture jusqu’à leur mise sur le marché.
L’entreprise francilienne créée en 2015 par des ingénieurs spécialistes du traitement du signal numérique de DiBcom (acquis en 2011 par le groupe Parrot) a été sélectionnée parmi 47 sociétés (parmi un total de 648 candidats), retenues pour recevoir au global 369 millions de dollars en subventions et en fonds propres.
L’architecture de processeur développée par Vsora est censée améliorer les performances et l'expérience utilisateur d'un large éventail d'applications, de l'IA générative à la conduite autonome en passant par l’intelligence artificielle en périphérie de réseau (edge). L’été dernier, la jeune pousse française a dévoilé sous le nom de Jotunn une solution échelonnable de type chiplet destinée à améliorer considérablement les performances de l'inférence des logiciels d’IA générative. La solution Jotunn serait en mesure de fournir une puissance de traitement jusqu'à 3,2 pétaflops avec une efficacité algorithmique de plus de 50% pour GPT-3.5 ou GPT-4, indique VSora, alors qu’en règle générale les rendements se situent actuellement autour de 2% à 4%.
Le Français a également développé la famille Tyr de circuits de calcul compagnons de classe pétaflops conçus pour accélérer les traitements des plates-formes de conduite autonome de niveau 3 (L3) à 5 (L5) et des systèmes avancés d'aide à la conduite (ADAS). Ces puces reposent sur l'architecture AD1028 de VSora qui offre une puissance comprise entre 400 et 1 600 téraopérations par seconde pour une consommation électrique d'à peine 10 W. Annoncée en 2022, la famille Tyr, au-delà de la prise en charge des réseaux de neurones convolutifs (CNN) et récurrents (RNN), peut aussi gérer de nouvelles générations d'algorithmes tels que les transformeurs (ou modèles auto-attentifs), les algorithmes de type BEVformer et l’apprentissage fédéré, ce qui, selon VSora, rend les puces Tyr aptes à répondre aux exigences des environnements de développement pour véhicules définis par logiciel (SDV).
L’architecture multicœur développée par la jeune pousse française s’avérerait suffisamment puissante pour éviter le recours à des coprocesseurs DSP et/ou IA, à des accélérateurs matériels tiers ou à des solutions de refroidissement spécifiques lors de la mise au point de systèmes de conduite autonome de niveaux L2+ à L5.
VSora, qui avait bouclé un tour de table de 4,2 millions de dollars début 2023, dispose de bureaux à Meudon-la-Forêt (Hauts-de-Seine) ainsi qu’en Corée, au Japon et à Taiwan.
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