La start-up Wiliot lève 200 M$ pour populariser l’Internet des objets alimentés par les ondes radio ambiantes

Wiliot

Créée en 2017, la jeune société Wiliot, qui se fait fort d’équiper des dizaines de milliards d’objets avec des stickers connectés et auto-alimentés aux dimensions d’un timbre-poste, a bouclé cet été un troisième tour de table, estimé à 200 millions de dollars et mené par l’opérateur de télécommunications japonais SoftBank. ...La start-up avait réussi à lever 19 millions de dollars lors de sa première année d'existence, puis 30 millions de dollars en 2019 (lire notre article ici). SoftBank rejoint les investisseurs existants de Wiliot, dont Amazon Web Services (AWS), le spécialiste mondial des produits auto-adhésifs Avery Dennison, Merck, Maersk, NTT DoCoMo, Qualcomm, Samsung et Verizon.

Dans le détail, la technologie Wiliot s’appuie, d’une part, sur des tags auto-alimentés de faibles dimensions et bas coût qui se « collent » à n’importe quel produit ou emballage (Wiliot IoT Pixels) et, d’autre part, sur une plate-forme dans le nuage (Wiliot Cloud). Architecturés sur un circuit maison doté d’une connectivité Bluetooth et alimenté par récupération d’ondes radio ambiantes, les tags peuvent détecter une gamme de données physiques et environnementales qui sont ensuite envoyées dans le cloud Wiliot, où des algorithmes d'apprentissage automatique transforment les données en informations exploitables par les entreprises.

La technologie de récupération d’énergie et de traitement au niveau nanowatt élaborée par la start-up, dont les équipes de R&D sont basées en Israël, est mise en œuvre pour la communication des tags avec n’importe quel équipement compatible Bluetooth Low Energy comme les smartphones, les points d’accès Wi-Fi et les objets IoT qui peuvent de leur côté être connectés à des afficheurs, des réseaux Wi-Fi ou des réseaux cellulaires LTE.

Parmi les marchés ciblés par Wiliot figurent en priorité les chaînes d’approvisionnement dans des secteurs comme les biens de consommation, les produits pharmaceutiques, le mobilier et l’habillement, là où le parcours, le statut, la situation des produits restent encore souvent méconnus faute d’informations disponibles. « Il va être possible de suivre en temps réel le déplacement d’un produit en cours de fabrication ou de livraison, connaître sa température, savoir à quel moment un réapprovisionnement s’impose, assure Tal Tamir, cofondateur et CEO de Wiliot.  En l’absence de batteries et d’autres composants onéreux, les tags sans fil ont une autonomie quasi illimitée et peuvent être enfouis dans des produits qui jusqu’ici n’étaient pas reliés à l’Internet des objets. »

Selon la start-up, les Wiliot IoT Pixels peuvent être intégrés dans des flacons de vaccins, des emballages alimentaires, etc. pour apporter une transparence en temps réel à la chaîne d'approvisionnement et la possibilité pour les marques de comprendre les niveaux de stocks dans leurs canaux de vente au détail. Celles-ci peuvent même comprendre comment leurs produits sont utilisés chez les clients et ce en toute sécurité et confidentialité, ajoute la société. Wiliot compte mettre à profit la manne financière levée lors de son dernier tour de table pour étoffer ses équipes et élargir ses canaux de vente en prévision de l’arrivée prochaine de la deuxième version de ses produits.