La start-up Wiliot lève 30 M$ pour banaliser son capteur Bluetooth alimenté par les ondes radio ambiantes

Wiliot

La jeune société de semi-conducteurs fabless Wiliot, qui avait réussi à lever en 2017 19 millions de dollars lors de sa première année d’existence (lire notre article ici), vient de boucler un second tour de table, dont le montant est estimé cette fois-ci à 30 millions de dollars. ...L’annonce fait suite à la démonstration réalisée par la start-up d’un premier capteur Bluetooth équipé d’un processeur Arm Cortex-M et alimenté seulement grâce à la récupération des ondes radio ambiantes.

Dans le détail, le circuit Wiliot, qui est au coeur d'un sticker aux dimensions d'un timbre-poste, est connecté à une simple antenne imprimée sur du plastique ou du papier. Après récupération d'énergie, la puce permet d’authentifier un produit porteur dudit sticker en émettant un numéro de série chiffré, ainsi que des informations telles que poids, pression, température, dès qu'elle se trouve à proximité d'un équipement compatible Bluetooth Low Energy. Un peu à la manière de la technologie RFID... sauf que là il n'y a pas besoin d'un lecteur RFID.

En éliminant la plupart des composants électroniques associés à la technologie Bluetooth traditionnelle, ces « étiquettes » permettent d’abaisser les coûts d’achat et de maintenance à des niveaux jusqu’ici inatteignables, assure Wiliot. La technologie de récupération d’énergie et de traitement au niveau nanowatt élaborée par la start-up, dont les équipes de R&D sont basées en Israël, est mise en œuvre pour la communication des tags avec n’importe quel équipement compatible Bluetooth Low Energy comme les smartphones, les points d’accès Wi-Fi et les objets IoT qui peuvent de leur côté être connectés à des afficheurs, des réseaux Wi-Fi ou des réseaux cellulaires LTE.

« Nous pensons que l’électronique jetable bâtie sur des capteurs et tags bas coût et sans pile représente l’avenir des futurs systèmes IoT, estime Tal Tamir, cofondateur et CEO de Wiliot. L’utilisation des rayonnements électromagnétiques qui nous entourent pour alimenter des capteurs de la taille d’un sticker ouvre la voie à des façons d’interagir avec des produits jusqu’alors inimaginables. Il va être possible de suivre en temps réel le déplacement d’un produit en cours de fabrication ou de livraison, connaître sa température, savoir à quel moment un réapprovisionnement s’impose. En l’absence de batteries et d’autres composants onéreux, les tags sans fil ont une autonomie quasi illimitée et peuvent être enfouis dans des produits qui jusqu’ici n’étaient pas reliés à l’Internet des objets. »

Parmi les applications envisagées, la start-up cite les emballages connectés, la géolocalisation indoor et les systèmes de positionnement en temps réel RTLS (Real Time Location Systems) qui ont le potentiel de révolutionner le suivi d’actifs.

Le tour de table de 30 millions de dollars a réuni Amazon Web Services (AWS), Samsung et le spécialiste mondial des produits auto-adhésifs Avery Dennison, ainsi que les investisseurs déjà présents au capital de Wiliot, Norwest Venture Partners, 83North, Grove Ventures, Qualcomm Ventures et M Ventures, entité du groupe pharmaceutique et chimique allemand Merck. La technologie Wiliot devrait être échantillonnée cette année pour une disponibilité générale en 2020.