La jeune société parisienne Chronocam, dont L’Embarqué a réalisé un portrait détaillé en novembre 2015, vient de lever la somme coquette de 15 millions de dollars dans le cadre d’un tour de table mené par Intel Capital ...en association avec iBionext, Robert Bosch Venture Capital, 360 Capital, CEAi et Renault. Une manne financière que la start-up compte utiliser pour accélérer le développement, la commercialisation et le déploiement à l’international de sa technologie inédite de vision embarquée qui mime le fonctionnement de la rétine de l’œil humain. Une technologie qui associe aussi pour la première fois grande vitesse d’acquisition des images, faibles débits des informations à véhiculer et éco-efficacité !
Créé en 2014, Chronocam, rappelons-le, a l’ambition de révolutionner la vision industrielle et embarquée, balayer d’un revers de la main les sempiternels compromis à trouver entre vitesse d’acquisition des images et débits d’informations à véhiculer, puis mettre le résultat à la portée de (presque) tous les objets connectés et capteurs répartis dans les domaines de l’IoT, de la robotique, de l’automobile, du biomédical, de la Défense et de l’aéronautique.
L'approche de la société est originale. Au sein du système de vision développé par la start-up, l’acquisition des images ne se fait pas trame par trame comme dans les capteurs Cmos traditionnels. Dans la technologie Chronocam, tous les pixels sont indépendants les uns des autres et fonctionnent de façon totalement asynchrone. Couplé à un petit processeur analogique, chaque pixel est alors capable d’optimiser son temps d’acquisition en fonction de la dynamique de la scène, avec la possibilité de récupérer de l’information uniquement s’il y a un changement dans l’image et ce dans un laps de temps de l’ordre de la microseconde si cela s’avère nécessaire. « Dès lors, le capteur, en évitant d’enregistrer des événements redondants, génère beaucoup moins de données ; le débit nécessaire à la transmission du contenu réellement pertinent s’en trouve considérablement réduit, tout comme la consommation d’énergie, nous avait indiqué il y a un an Luca Verre, le cofondateur et CEO de Chronocam. Par ailleurs, chaque pixel peut optimiser son temps d’exposition en fonction de la lumière ambiante et, partant, le système affiche une large gamme dynamique. »
En conséquence, assure Chronocam, une caméra Cmos basée sur la technologie de la start-up affiche des caractéristiques qui jusqu’ici n’avaient jamais pu être associées en même temps dans un seul produit : la vitesse d’acquisition (équivalente à 100 000 images/s), une grande gamme dynamique (>120 dB), un fort taux de compression au niveau du capteur lui-même (100x) et une faible consommation (<10 mW).