Spécialiste de l’informatique embarquée connectée sur des actifs mobiles et des biens industriels, la jeune société toulousaine ffly4u (dont l’Embarqué a tracé un portrait détaillé en 2015) vient de finaliser une nouvelle augmentation de capital de plus de 1,2 million d’euros, ...souscrite auprès d’IRDInov et du fonds d’investissement bordelais Galai Gestion.... Une opération qui va, selon la société, lui permettre de poursuivre son déploiement technique, en particulier autour des technologies embarquées d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique et dans le même temps d’accélérer son déploiement à l’international. Il s’agit pour ffly4u d’un 3e tour de table qui porte le total des capitaux apportés à la start-up à près de 3,2 millions d’euros en trois ans. Une quatrième tranche de levée de capitaux est d’ores et déjà programmée por la fin du 1er trimestre 2020.
Fondée en juin 2015 par Olivier Pagès, son actuel CEO et forte d’une équipe expérimentée de 12 ingénieurs dont 3 docteurs-ingénieurs pour un chiffre d’affaires de l’ordre d'un million d’euros prévu en 2019, la société ffly4u est un spécialiste du suivi enrichi d’actifs, mobiles ou sur site industriel, via des boîtiers connectés autonomes en énergie. Sur ce domaine, ffly4u à créer un service européen de localisation d’actifs fondé sur des technologies de communicaton radio LPWAN (longue portée et basse consommation) Sigfox ou LoRa.
La société propose des solutions adaptées à des cas d’usage ciblés comme la localisation des actifs mobiles et des biens sur sites indoor et outdoor, le suivi de leurs conditions environnementales ou physiques (comme la température) et la détection de leurs mouvements, de leur usage, des chocs ou vibrations, ainsi que d’autres fonctions très spécifiques liées aux métiers concernés. Objectif : créer de la valeur-métier via un outil d’optimisation des moyens industriels (éviter des pertes ou l’inutilisation de biens, assurer leur intégrité, connaître leur localisation,...) avec à la clé l’opportunité de créer de nouveaux services monétisables. En d’autres termes, il s’agit, selon ffly4u, de faire évoluer un modèle économique fondé uniquement sur un produit à un modèle associant “produits + services”.
Plus spécifiquement, ffly4u s’intéresse principalement aujourd’hui à quatre métiers : l’industrie du câble et de la fibre (suivi des tourets), le transport des bennes et/ou le transport de remorques, la logistique et les supports de manutention. Au-delà, des services adaptés aux besoins de l’industrie aéronautique sont en cours de développement. Fin 2018, ffly4u a aussi introduit des technologies d’intelligence artificielle et de machine learning à l’intérieur de ses boîtiers. Grâce à cette approche, sur le secteur du câble électrique et fibre téléphonique, la fonction “compte-tours” d’un touret de câble par exemple permet d’améliorer la gestion d’un chantier au travers de la connaissance, en fin de journée, de la longueur résiduelle de câble sur chacun des tourets. Autre exemple, sur le marché des supports de manutention, une fonction baptisée “lavage” assure la reconnaissance de la signature vibratoire d’un Kärcher sur le support, et en déduit la durée de lavage, donnée pertinente pour les secteurs cosmétique et pharmaceutique. Ces technologies vont permettre, selon ffly4u, d’identifier certaines phases cruciales de la vie d’un actif connecté, autour de fonctions spécifiques aux métiers du client. Après avoir déployé 4 000 boîtiers connectés en 2018, ffly4u prévoit d’en connecter entre 8 et 10 000 cette année.
« Grâce au nouveaux services générés par l’IA et l’apprentissage automatique embarqués, l’IoT industriel est en train de migrer vers une phase de monétisation des données (la “data”), spécifique à chaque métier, pour ne plus uniquement viser l’optimisation des moyens industriels connectés », estime Olivier Pagès.