Dans un imposant document technique de 157 pages très complet en anglais, onze sociétés du secteur de l’automobile impliquées dans le développement de technologies pour la conduite autonome – Aptiv, Audi, Baidu, BMW, Continental, Daimler, FCA, Here, Infineon, Intel et Volkswagen – tentent... de décrire un cadre méthodologique pour le développement, les tests et la validation de systèmes de conduite autonome intégrés dans les véhicules grand public.
Intitulé Safety First for Automated Driving (SaFAD), ce document en téléchargement libre sur le site d’Intel décrit en détail une approche commune sur la manière de développer et de tester une voiture autonome, avec comme fil directeur l’importance cruciale de gérer les problèmes de sécurité dès la conception. Un domaine encore largement à défricher, tant l’absence de normes stables empêche les équipes de développement de partir sur des voies relativement balisées.
Le document, sans vouloir remédier à cette situation en imposant des contraintes prénormatives, s’emploie néanmoins à guider les développeurs via la présentation de méthodes de sécurité, de conception, de vérification et de validation pour la conduite automatisée de niveaux 3 et 4 tels que décrits dans la norme SAE-J3016. Ainsi, le white paper pose comme bases douze principes directeurs, des piliers sur lesquels des éléments de conception sécurisée peuvent s’appuyer en tenant compte des méthodologies de développement déjà déployées chez les constructeurs et leurs fournisseurs de technologies logicielles et matérielles (une vision largement fondée sur le modèle de décision RSS, Responsibility-Sensitive Safety, mis au point par Intel).
On notera que cette initiative pilotée par Intel réunit principalement des constructeurs automobiles allemands (Audi, BMW, Daimler, Volkswagen) avec de grandes sociétés chinoises (Baidu notamment) alors que les constructeurs français (Renault Nissan et Peugeot-Citroën) ou les Japonais comme Toyota et Renesas sont aux abonnés absents. Tout comme Nvidia, l'un des rivaux majeurs d’Intel sur ce marché et tout récemment nommé à la tête du groupe de travail sur les véhicules automatisés hautement connectés de l'association européenne des fournisseurs du secteur automobile (Clepa), basée en Belgique. Preuve sans doute qu’un consensus général sur ces questions de sécurité du véhicule autonome n’est pas encore à l’ordre du jour.