Créé par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) et l’Ademe (Agence de la transition écologique) en 2020, le comité d’experts techniques sur la mesure de l’impact environnemental du numérique vient de remettre son rapport intitulé Périmètre des dispositifs IoT vis-à-vis des TIC.
Ce comité indépendant a pour mission de réfléchir aux enjeux techniques liés à la mesure de l’empreinte environnementale du numérique. Il rassemble des experts de l’industrie du numérique (opérateurs de réseaux et de centres de données, fournisseurs d’équipements, fournisseurs de services et de contenu) et des think-tanks environnementaux, ainsi que des chercheurs.
Dans son premier rapport, édité en 2023, le comité d’experts relevait que les objets et équipements connectés pourraient peser de plus en plus lourd dans l’empreinte carbone du secteur des Technologies de l’information et de la communication (TIC). Il soulignait aussi que le calcul de cette empreinte nécessite une attention particulière, afin d’éviter de la compter en double (à la fois dans le secteur des TIC et dans un autre secteur où l’objet est utilisé) ou de ne pas la compter du tout. Dans un contexte de numérisation croissante de la société, l’objectif étant de pouvoir suivre les impacts associés aux équipements et objets connectés relevant du secteur des TIC (auxquels appartiennent par exemple les smartphones, les ordinateurs ou les tablettes) et ceux qu’il convient d’affecter aux secteurs économiques dont dépendent les équipements connectés (tels que le secteur des transports pour les véhicules connectés ou de l’électroménager pour les machines à laver connectées).
Dans un second rapport publié le 2 juillet 2024, le comité propose dans le droit fil des réflexions du rapport précédent une méthodologie de catégorisation et de comptabilisation des émissions carbone des équipements et objets connectés en décrivant un cadre méthodologique qui permet de catégoriser des objets et équipements connectés en fonction de leur proximité avec le secteur des TIC, puis une méthode d’allocation de l’impact environnemental de ces dispositifs.
Ainsi, une série de questions sur le niveau de connectivité de l’équipement, ou encore sur l’influence de la connectivité sur son fonctionnement, guide d’abord l’expert au travers d’un arbre de décision. Ce dernier permet d’apprécier un degré de proximité au secteur TIC pour chaque équipement. Puis, à partir de cette catégorisation, le rapport propose une méthode permettant de déterminer, dans l’impact environnemental global de l’équipement étudié, la part qui doit être allouée au secteur TIC.
La méthode retenue s’appuie sur le cadre développé par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) pour représenter “l’économie numérique” par rapport au secteur TIC, afin de travailler dans un cadre de référence normalisé. Elle permet aussi d’avoir une harmonisation des méthodes de mesure de l’empreinte environnemental des objets et équipements connectés, pour tous les secteurs.
Le rapport complet est téléchargeable ici.