Propriétaire des architectures de processeur Mips, le britannique Imagination Technologies veut lui aussi, tout comme ARM, affirmer sa présence sur les marchés des systèmes évolués d’assistance à la conduite automobile ...(ADAS), des véhicules autonomes, des drones, de l’analyse vidéo, de la vision artificielle, de l’apprentissage automatique… Bref tous ces marchés qui s’appuient de plus en plus sur du calcul, non seulement multicœur voire massivement multicœur, mais aussi hétérogène, là où, sur une même puce de type SoC, peuvent se côtoyer des grappes de CPU, des unités de traitement graphique et des accélérateurs matériels.
A cet effet, la société d’outre-Manche lance sous la référence Mips Warrior I-class I6500 une IP de processeur 64 bits pour des conceptions à la fois multithreads, multicœurs et multigrappes (chaque grappe ou cluster multicœur se partageant une mémoire avec cohérence de cache) (voir illustration ci-joint). Selon Imagination, l’hétérogénéité « inside » est ici garantie au sein d’un même cluster avec la possibilité d’optimiser la consommation en configurant chaque cœur selon différentes configurations de threads, de tailles de mémoire cache, de fréquences de fonctionnement et de niveaux de tension d’alimentation.
Mais l’hétérogénéité « outside » est aussi possible via la combinaison, dans un même SoC, de clusters de calcul basés sur des cœurs I6500, de GPU PowerVR ou d’autres types d’accélérateurs, le tout relié via un « réseau sur une puce » compatible ACE tel que ceux fournis par des sociétés comme Arteris ou NetSpeed. Selon Imagination, jusqu’à 64 clusters de six cœurs (avec quatre threads par cœur) peuvent ainsi être implémentés dans un même circuit intégré.
Enfin, comme toutes les déclinaisons de cœurs Mips Warrior, l’I6500 intègre des mécanismes de virtualisation câblés dans le silicium, offrant la possibilité de consolider plusieurs systèmes d’exploitation sur un même cœur réel pour, par exemple, abaisser la consommation système.
Quoi qu'il en soit, l’I6500 a déjà trouvé preneur puisque la société israélienne Mobileye l'a choisi pour son SoC EyeQ5 de nouvelle génération. Capable d’agir en tant que plate-forme de traitement centralisé, dédiée aux opérations de fusion de données issues des capteurs des véhicules 100% autonomes qui verront le jour à partir de 2020, ce circuit doit être échantillonné au cours du premier semestre 2018 (lire, pour plus de détails, notre article ici). Il se déclinera autour de huit cœurs Mips I6500 à double thread, associés à dix-huit processeurs de vision de Mobileye. Ensemble, ces améliorations permettront de multiplier par 8 les performances affichées par l'actuel EyeQ4 pour une puissance de plus de 12 téraopérations par seconde tout en maintenant la consommation d'énergie au-dessous de 5 W.