IA industrielle : Innodisk négocie des partenariats avec Intel et Qualcomm et rejoint l'écosystème de Nvidia

Innodisk en partenarit avec Intel, Qualcomm et Nvidia pour l'IA industriel

Innodisk, fournisseur taïwanais de rang mondial de disques mémoire SSD industriels, poursuit sa seconde phase de croissance après avoir passé dix ans à constituer une équipe et à développer des produits dans le domaine des systèmes industriels tirant parti de l’intelligence artificielle (IA).

L'entreprise indique qu’elle a ainsi pénétré les chaînes d'approvisionnement des robots humanoïdes aux États-Unis et en Chine, mais est également devenue le distributeur des derniers calculateurs pour la robotiques de Nvidia. Cette année, la société estime avoir ainsi profité de la vague de l’"IA physique” (*) pour non seulement s'imposer dans les chaînes d'approvisionnement américaines et chinoises dans le domaine des robots humanoïdes, mais aussi pour mettre en avant la plate-forme de calcul Jetson Thor, récemment présentée par Nvidia comme le “cerveau” des robots avancés (voir notre article).

Fruit de cette politique, le chiffre d’affaires d’Innodisk au premier semestre 2025 a progressé, selon la société, de 30 % sur un an, tandis que les bénéfices liés aux activités amour de l'IA représentent d’ores et déjà 23 % du chiffre d’affaires.

Dans ce paysage en pleine évolution, Innodisk concrétise son engagement dans cette direction de l’IA industriel en annonçant la mise en place des partenariats étroits avec Intel et Qualcomm et en s’associant également avec l’écosystème de Nividia. Une stratégie qui s’appuie notamment, pour cette dernière, sur sa filiale Aetina, un partenaire privilégié de Nvidia depuis 2022.

Pour rappel, le groupe taïwanais Innodisk avait présenté lors du salon Computex de 2023 qui se tenait à Taipei l’affirmation de sa volonté de passer du rôle de fournisseur traditionnel de mémoires pour l’embarqué à celui de concepteur de solutions d’IA pour l’Internet des objets (IoT) industriel, avec la clé une forte intégration matériel/logiciel, associée à la montée en puissance de l’utilisation de l’IA (voir notre article).

« L'équipe de direction d’Innodisk n'a cessé de réfléchir à la manière de maintenir sa croissance au cours de la prochaine décennie, explique Randy Chien, le président d’Innodisk (photo ci-contre). Pour se lancer dans l'IA, Innodisk a renforcé ses capacités en matière de capteurs et de modules de vision, et l'entreprise a également renforcé son équipe logicielle. Aujourd'hui, près de la moitié de l’équipe R&D de la société est composée d'ingénieurs logiciels. Pour l'instant, c’est le domaine de la mémoire qui soutient les initiatives dans l’IA. Mais un jour, les rôles s’inverseront. »

Aujourd’hui, les applications d’IA d’Innodisk sont très concrètes, selon la société. Ainsi par exemple, Aetina annonce avoir fourni à un restaurant coréen de poulet frit, un système composé de capteurs de vision artificielle qui inspectaient les plats préparés par des chefs avant qu’un robot ne les serve directement aux clients.

Innodisk souligne que sa stratégie consiste désormais non seulement à vendre des composants, mais aussi à combiner mémoire, capteurs, modules de calcul et autres éléments au sein de neuf grandes catégories de produits dont l’ambition est de combler le fossé entre les fabricants de PC industriels et les fabricants de systèmes.

(*) Fusion entre des technologies d’intelligence artificielle et la physique, l’IA physique a pour objet de transformer la manière dont les machines interagissent avec le monde réel, afin de leur permettre de percevoir, comprendre et naviguer dans des environnements complexes. Et ce en traitant directement des données provenant d'une variété de capteurs et d'actionneurs.