Une solution qui s’adresse à tous ceux dont le logiciel embarqué n’est pas le cœur de métier et qui souhaitent disposer d’une solution logicielle complète permettant de mettre en avant leur savoir-faire de manière simple et rapide. Voilà comment la toute jeune société eRTOSgener définit Egos, un système d’exploitation spécifiquement pensé pour des systèmes IoT sécurisés.... Fruit de quatre années de recherche et développement, cet OS a été créé à partir d’une feuille blanche par une équipe de développeurs issus de la société Ercogener, elle-même faisant partie du groupe Zecat (30 millions de chiffre d’affaires, 200 employés).
Un investissement d’envergure qui aboutit aujourd’hui à la création de la “start-up” eRTOSgener, forte d’une dizaine de collaborateurs et qui va commercialiser l’OS Egos. Avec l’ambition affichée, selon la société, de « devenir le leader européen des OS embarqués, de garantir une souveraineté sur les données générées par les objets connectés et de créer un écosystème IoT riche et dynamique avec des partenaires et des développeurs ».
La solution, qui s’appuie sur un noyau hybride (Egos-K, qui est à la fois microkernel et noyau d’exécution) appartient, selon eRTOSgener, à une nouvelle génération d’OS qui a intégré dès les premières phases de sa conception des contraintes de sécurité et de sûreté de fonctionnement strictes. La solution a notamment été développée selon des règles de codage inspirées de la norme Misra avec la mise en œuvre systématique d’outils d’analyse statique afin de garantir in fine à la technologie une fiabilité très élevée.
La solution bénéfice en outre dès sa naissance de l’expérience acquise durant 40 ans par Ercogener, société d’ingénierie spécialisée en systèmes communicants et intelligents, avec l’intégration d’utilitaires et de bibliothèques fonctionnelles éprouvés sur le terrain. Objectif : réduire les temps de développement d’un objet connecté, sécuriser le développement d’applications métier IoT et ouvrir au plus grand nombre possible de développeurs un accès facilité à des projets IoT industriels, et ce via une solution intégrée incluant un OS qualifié de “safe & secure” facile à prendre en main. eRTOSgener a d’ailleurs l’ambition à l’horizon 2022, de faire passer à sa solution une certification SIL3 selon la norme EN 61508.
D’un point de vue technologique, on notera que cette approche novatrice sur le marché de l’IoT, à mi-chemin entre un système d’exploitation stricto sensu (comme FreeRTOS par exemple) et une plate-forme plus large (comme Android), présente une architecture modulaire en couches, compatible Posix. Doté d’un ordonnanceur de type round-robin, elle intègre un système de cloisonnement et de protection des processus et des applications, avec un fonctionnement par processus indépendants et des tâches affiliées uniquement à leur processus parent, ainsi qu'un mécanisme (reposant sur des chiens de garde) permettant d’assurer leur intégrité pendant l’exécution du code. Les communications interprocessus se font par messages (pas de notion de sémaphore ni de mutex) et la technologie intègre une allocation mémoire obligatoire, incluant un ramasse-miettes (garbage collector).
Un module de gestion optimisée de la consommation électrique du microcontrôleur hôte choisi (en particulier ceux fondés sur un coeur Arm Cortex-M4 sur lequel la technologie a été testée) est aussi mis en œuvre.
Côté fonctionnalités, Egos fournit ou va fournir une bibliothèque complète d’applications IIoT (Industrial IoT), des utilitaires (gestion de formats de caractères, fonctions d’aide aux calculs de positions, fonctions mathématiques…), la prise en charge des périphériques traditionnels des microcontrôleurs (GPIO, SPI, I2C, UART, flash, IRQ, temporisateurs…) et la gestion de protocoles de communication (MQTTS / HTTPS / SMS / UDP / TCP / SMTP / CoAP / LwM2M).
Le cœur d’Egos ainsi que des pilotes logiciels et des bibliothèques de fonctionnalités IIoT comme la gestion de réseaux de communication sont aujourd'hui disponibles. L’objectif final étant de délivrer autour de cette base une blibliothèque d’applications métier complète, intégrée dans le middleware Egos, ainsi qu’une série d’utilitaires génériques, simples à prendre en main. Des annonces seront faites en ce sens à l’automne prochain.
D’ores et déjà des sociétés comme Altran, ITnovem (bras armé de la SNCF pour l’IoT industriel), Orange, Vertical M2M et Sigfox font partie des sociétés qui vont évaluer ou travailler avec Egos, formant ainsi le début d’un vaste écosystème souhaité par eRTOSgener.