Après avoir convaincu certains fabricants de compteurs d'eau et de gaz, le protocole LoRaWAN fait aujourd’hui son trou dans les compteurs d'électricité intelligents. Un événement rendu possible grâce à la norme de compression et de fragmentation SCHC dûment avalisée début 2020 par l’IETF ...(Internet Engineering Task Force) sous le label RFC 8724 (lire notre article ici).
SCHC (Static Context Header Compression, à prononcer "chic”) décrit une méthode de compression d'en-tête de contexte statique, associée à un mécanisme avancé de fragmentation et de compression des en-têtes au sein d'une pile protocolaire Internet. Elle permet à des périphériques aux ressources contraintes, connectés à des réseaux LPWAN (Low Power Wide Area Network), de communiquer sur IP. En d’autres termes SCHC propose une adaptation native des protocoles IP existants aux spécificités des réseaux LPWAN, et notamment des réseaux LoRaWAN, et ouvre la porte à des cas d'usage à forte valeur ajoutée sur des réseaux IoT contraints. C’est tout particulièrement vrai dans le domaine du comptage d’énergie intelligent où a été spécifié un profil normalisé destiné à l'échange de données avec les compteurs intelligents (DLMS/Cosem over LoRaWAN) qui utilise SCHC comme couche d'adaptation.
Dans ce cadre, la jeune société française Acklio, dont les cofondateurs sont à l’origine de la norme SCHC, a été retenue par le fabricant chinois de compteurs intelligents Kaifa pour fournir sa pile DLMS over LoRaWAN. Au terme de sa collaboration avec la start-up hexagonale, Kaifa vient d'ailleurs de lancer les premiers compteurs d'électricité compatibles LoRaWAN disponibles sur le marché, l’option LoRaWAN venant compléter l’éventail de technologies de connectivité déjà proposées par la société asiatique (M-Bus, CPL, NB-IoT, RTC/GSM, GPRS, 3G, 4G, etc.).
Selon Acklio, la technologie LoRaWAN, peu énergivore, faible coût et facile à déployer, est en train de devenir une option de connectivité particulièrement intéressante pour les infrastructures de comptage avancées (AMI) afin de fournir aux entreprises de services publics des données en temps réel sur les consommations d'énergie. Des millions de compteurs intelligents compatibles LoRaWAN pourraient ainsi être déployés d'ici à 2025, avec un énorme potentiel de croissance à court terme sur les marchés émergents.
« Les services publics commencent à s'intéresser à la technologie LoRaWAN, principalement pour combler les lacunes dans la couverture des déploiements existants et pour fournir ultérieurement la connectivité principale à des réseaux entiers de compteurs, indique LeTao He, vice-président de Kaifa. Nous avons choisi Acklio pour garantir une conformité totale avec le nouveau profil de communication standard. Il garantit à nos compteurs une interopérabilité totale avec l'écosystème mondial des solutions DLMS/Cosem. De plus, nous avons bouclé l'intégration en quelques semaines seulement et commercialisé le produit en un temps record. » Selon la société française, sa pile SCHC permet la conversion des compteurs DLMS existants en quelques jours seulement.
En outre, l'implémentation SCHC par Acklio profiterait également à la gestion réseau en permettant d'augmenter la densité de compteurs connectés à un même réseau, tout en utilisant les mécanismes de sécurité du protocole DLMS à grande échelle. « Les solutions reposant sur notre pile SCHS sont déjà opérationnelles chez une dizaine de clients dans le monde, ajoute Alexander Pelov, le P-DG d’Acklio. Depuis l'annonce du nouveau profil DLMS over LoRaWAN, la demande pour notre pile SCHC s'accélère. En parallèle, nous proposons aux opérateurs LoRaWAN une solution qui simplifie les déploiements et améliore l’échelonnabilité de cette technologie radio pour l'industrie du comptage. »