Les nouvelles générations de technologies de communication sans fil longue portée et basse consommation LPWAN (Low Power Wide Area Networks) comme Sigfox, LoRa ou NB-IoT ne peuvent pas s'implanter sur le long terme ...sans réflexion sur leur cohabitation avec Internet. Une véritable interopérabilité IoT passe en effet par la possibilité pour les applications bâties sur les protocoles Internet de communiquer « telles quelles » avec des capteurs déployés sur le terrain au travers de réseaux bas débit (indépendamment d’ailleurs de la technologie LPWAN utilisée).
Cet objectif est aujourd’hui à portée de main. Fin mars, à l’occasion de l’événement IETF 98 Bits-n-Bites, l’opérateur Sigfox a en effet démontré pour la première fois sur un réseau existant qu’en utilisant une technologie de compression ad hoc, une application Internet pouvait communiquer avec des dispositifs LPWAN. Pour ce faire, la société toulousaine s’est adjoint le concours de la start-up bretonne Acklio (dont L’Embarqué a tracé un portrait détaillé en juillet 2016) pour implémenter, côté cloud et côté dispositif connecté, le nouveau schéma de compression SCHC (Static Context Header Compression) dont la finalisation par le groupe de travail LPWAN de l’IETF n’est plus qu’une question de semaine (lire aussi notre article ici).
SCHC réduit les en-têtes CoAP/IPv6 à quelques octets qui peuvent alors être transportés sans problème de surcharge sur les réseaux bas débit LPWAN. « Acklio est très fier de partager son expérience avec Sigfox, a commenté Laurent Toutain (à l'extrême droite sur la photo ci-contre), Chief Strategy Officer de la jeune société qui est à l'origine de la technologie SCHC. Les futurs dispositifs IP sur LPWAN vont unifier les technologies IoT et ouvrir la voie à la création de nouveaux services et au développement rapide de nouvelles applications. »
Auteur de plusieurs spécifications Internet, Stéphane Bortzmeyer a ajouté : « C’est une démonstration élégante de communication entre, d’un côté un capteur d’entrée de gamme et une Raspberry Pi et, de l’autre, une application IPv6 dans le nuage, qui prouve qu’il est parfaitement envisageable de s’appuyer sur les standards IETF pour connecter des objets à Internet ».