Amazon prend à son compte le système d’exploitation temps réel pour microcontrôleurs FreeRTOS

Amazon FreeRTOS

Coup de théâtre dans le Landerneau des systèmes d’exploitation temps réel. Bien connu dans le monde des microcontrôleurs, le noyau open source FreeRTOS est désormais un projet placé sous la bannière d’Amazon Web Services (AWS). Dans la foulée, Richard Barry, le créateur de FreeRTOS en 2003, a rejoint AWS ...et le géant américain a annoncé la disponibilité immédiate d’Amazon FreeRTOS au sein de son offre IoT « Edge to Cloud ».

Bâti sur la toute récente mouture FreeRTOS v10, Amazon FreeRTOS est proposé sous licence MIT. A noter que, parallèlement, AWS a signé un accord de partenariat stratégique avec la société Wittenstein High Integrity Systems (WHIS), membre de l’écosystème FreeRTOS depuis 2006 ; celle-ci continuera de proposer OpenRTOS, version professionnelle de FreeRTOS fournie avec des services de support, ainsi que SafeRTOS, mouture précertifiée pour un usage dans les systèmes médicaux, automobiles ou aérospatiaux dont la sûreté de fonctionnement est critique.

Pour la société d’études VDC, l’entrée d’Amazon sur le marché des systèmes d’exploitation était attendue depuis 2016, surtout après le rachat de Micrium, le concurrent le plus direct de FreeRTOS, par le fabricant de semi-conducteurs Silicon Labs. La prise en main de FreeRTOS par AWS devrait permettre de créer une forte synergie entre Amazon FreeRTOS, AWS IoT/Greengrass et WHIS qui sera bénéfique pour toutes les parties impliquées, assure la firme d’analystes. Et ce au détriment des éditeurs d’OS à faible empreinte mémoire (les concurrents directs d’Amazon FreeRTOS), des éditeurs d’OS qui n’ont pas de présence significative sur les marchés à forte criticité, et des fournisseurs de services dans le cloud comme Microsoft et Google. D’autant que ces derniers, qui tentent respectivement de faire leur trou sur le marché des processeurs de classe microcontrôleur avec Windows 10 IoT Core et Android Things, n’ont pas, pour l’heure, réussi à s’extirper du territoire des cartes de prototypage pour makers pour gagner les domaines réservés de Micrium, FreeRTOS et Express Logic, ajoute VDC.

Avec Amazon FreeRTOS, Amazon fournit sans équivoque un OS temps réel qui a toutes les chances de favoriser la connexion de milliards d’objets bâtis sur des microcontrôleurs vers la plate-forme en nuage AWS plutôt que vers Microsoft Azure ou Google Cloud, conclut la société d’études. Pour Amazon, « Amazon FreeRTOS est un système d’exploitation qui étend les fonctionnalités riches de la plate-forme AWS IoT aux équipements à la puissance de traitement limitée comme les lampes électriques, les détecteurs de fumée, les détecteurs de mouvement et les tapis roulants ». Dans le détail, si l’on en croit le géant américain, Amazon FreeRTOS étend FreeRTOS avec des bibliothèques logicielles qui simplifient la sécurisation des connexions de petits objets basse consommation aux services en nuage AWS, comme AWS IoT Core, ou à des passerelles et équipements de périphérie de réseau puissants exécutant l’environnement AWS Greengrass (un module logiciel résident qui offre aux utilisateurs le même langage de programmation Lambda que celui qui existe dans le cloud AWS). Avec Amazon FreeRTOS, les développeurs devraient donc pouvoir bâtir aisément des objets dotés de fonctions IoT similaires : piles réseau, mises à jour logicielles over-the-air, chiffrement, gestion de certificats, etc.

Plusieurs fabricants de microcontrôleurs et d’outils de développement ad hoc ont d’ores et déjà apporté leur soutien au système d’exploitation temps réel d’Amazon à l’instar de Microchip, NXP, STMicroelectronics, Texas Instruments, ARM, IAR, Percepio et Wittenstein. Manquent pour le moment à l'appel, Silicon Labs, propriétaire de Micrium, et Renesas, qui collabore historiquement de manière étroite avec Express Logic. Nous y reviendrons.