Airbus, Orange et Thales s’engagent pour bâtir le futur système de communication de l’Internet quantique français

Quantique

Alors que la première phase de mise en oeuvre de l’initiative EuroQCI de l’Union européenne est sur les rails depuis début 2022 avec l’objectif de bâtir une infrastructure de réseau de communication quantique sécurisée qui couvrira l’ensemble de l’UE (lire notre article), le projet FranceQCI vient d’être lancé officiellement pour une durée de trente mois. Ce projet, qui réunit en tant que partenaires industriels de premier plan Airbus Defense and Space, Orange, Thales et Thales Alenia Space, vise à déployer des réseaux d’infrastructure de communication quantique (QCI) en France et à les expérimenter en conditions réelles.

Lancée en 2019, l’initiative EuroQCI, rappelons-le, est l’un des principaux piliers de la nouvelle stratégie de cybersécurité de l’UE pour les décennies à venir qui consiste à sécuriser les communications et les données des infrastructures critiques et des institutions gouvernementales. Dans ce cadre, la Commission européenne a sélectionné un consortium de treize partenaires pour déployer des réseaux QCI nationaux en France et réaliser des expérimentations.

Outre les quatre poids lourds précités, le projet FranceQCI réunit des acteurs clés de l’innovation dans le domaine de la communication quantique et de la cryptographie post-quantique (CryptoNext Security, VeriQloud et WeLinQ), la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et des organismes de recherche et établissements universitaires, à savoir le CNRS, Sorbonne Université, l’université Côte-d’Azur et Télécom Paris.

Selon Orange qui coordonne le programme, FranceQCI a notamment pour objectif de déployer des systèmes et des réseaux quantiques nationaux avancés pour tester les technologies de communication quantique et les intégrer dans les réseaux de communication existants en France. Le projet s’appuiera sur les infrastructures existantes dans les régions de Paris (ParisRegionQCI) et de Nice (Quantum@UCA/Nice) pour évoluer vers des services opérationnels de distribution quantique de clé (Quantum Key Distribution - QKD) et contribuer au développement de l’autonomie technologique européenne. Un réseau quantique sera également mis en œuvre à Toulouse (dans le laboratoire DGAC/DSNA/DTI) afin d’effectuer un test réaliste de service utilisateur final pour la Direction générale de l’aviation civile française. Il s’agira d’échanger des données opérationnelles réelles de contrôle du trafic aérien sécurisées par QKD.

La forte présence d’établissements universitaires dans le projet permettra par ailleurs de développer l’objectif académique de l’initiative et de créer un domaine de formation pour toutes les parties prenantes en France, y compris le personnel de recherche, les ingénieurs, les utilisateurs finaux des entités publiques et privées.