Voiture autonome : le rôle des infrastructures plus important que prévu, selon les conclusions du projet Autopilot

Porjet Autopilot Vedecom

Lancé en 2017 pour une durée de trois ans, le projet européen Autopilot consacré à l'apport de l'Internet des objets (IoT) à la délégation de conduite, a achevé sa phase expérimentale.... Le projet qui réunissait un consortium international de 45 partenaires a dévoilé les conclusions de ses travaux la semaine dernière à Versailles, siège de l’institut Vedecom, coordinateur des expérimentations.

L’analyse des expérimentations ont notamment montré l’importance des technologies de l’IoT dans l’amélioration des capacités d’un véhicule autonome à mieux appréhender son environnement, au-delà des capteurs déjà existants à bord des voitures (caméras, radars, lidars…). Ce qui, selon les participants du projet, ouvre la voie à une nouvelle génération de services de mobilité associés au véhicule autonome. L’IoT permet ici de connecter n’importe quel véhicule à Internet pour partager les informations de leurs capteurs embarqués avec celles issues des smartphones des piétons et cyclistes, des capteurs de circulation, des détecteurs de stationnement, etc. Les services du cloud utilisent et combinent alors toutes ces données pour les enrichir et fournir des services à valeur ajoutée. 

« Les résultats d'Autopilot ont confirmé le potentiel de l'IoT pour développer une nouvelle génération de services de mobilité et plus largement pour appréhender la mobilité en tant que service, explique François Fisher, Senior Manager Innovation & Deployment chez Ertico-ITS Europe. L’objectif à terme est de permettre à l’ensemble des acteurs de la mobilité - des opérateurs d’infrastructures aux fournisseurs de données en passant par les constructeurs - de développer des services et produits en lien avec les attentes et les besoins du marché. »

Parallèlement, les informations de l’IoT reçues par le véhicule autonome peuvent venir enrichir celles détectées par ses capteurs, ce qui lui permet de mieux anticiper les événements imminents et les risques présents dans son environnement. Sur ce versant, le projet Autopilot a montré que la détection de piétons ou de cyclistes et d'obstacles (ralentisseurs, flaques d'eau, nids-de-poule, etc.) est nettement améliorée grâce à l’IoT.

D’autre part, l’IoT est aussi capable de fournir de l’information agrégée, par exemple sur l’état de la circulation ou encore sur des attroupements de personnes. Autant d’informations qui ne peuvent pas être mesurées directement par les capteurs d’une voiture, mais qui doivent être interprétées à partir de multiples détections de véhicules ou de piétons. Ces informations peuvent en retour “aider” les véhicules autonomes à mieux anticiper des risques en termes de sécurité.

Enfin, les travaux ont montré que l’apport de l’infrastructures dans une ville (avec en particulier des feux connectés) garantit une meilleure fluidité du trafic si le parc de voitures autonomes est conséquent (réception par le véhicule d’itinéraires optimisés pour éviter les zones encombrées, indication des places de stationnement disponibles, adaptation de la vitesse pour une navigation sans freinage brusque…). Avec à la clé une diminution de la consommation d'énergie et de carburant.

Dernière obervation, les usagers, c’est-à-dire les passagers sans conducteur dans le cas de voitures autonomes, dont l’avis a été recueilli lors de ce projet ont apprécié les informations qu’ils reçoivent dans le véhicule avec notamment les alertes de danger, ce qui renforce leur confiance dans le système (le véhicule autonome n’est plus une boîte noire débranchée de la vie réelle).