Nvidia renonce définitivement au rachat d’Arm auprès de SoftBank

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C'est officiel. Après de nombreux bruissements ces dernières semaines, l'acquisition prévue de la société Arm par Nvidia auprès de SoftBank a été stoppée net. Initiée en 2020, cette opération de grande envergure s’est heurtée, selon le communiqué officiel de Nvidia, à des "défis réglementaires importants".

Plus prosaïquement, Nvidia a sous doute eu les yeux plus gros que le ventre et a sous-estimé l’impact sur le marché d'un tel rachat, et la position monopolistique qu’allait créer cette acquisition évaluée à l’époque à 40 milliards de dollars en espèces et en actions, avec une prise de participation de SoftBank à hauteur de 10% dans le capital de Nvidia. Un montant qui avait considérablement augmenté du fait de l’augmentation du cours de bourse de Nvidia, et qui était estimé aux alentours de 80 milliards.

Les autorités de régulation tant aux niveaux américain (la Federal Trade Commission) que britannique et européen n’ont pas vu d’un bon œil cette opération, sans compter les actions contre ce rachat orchestrées publiquement aux Etats-Unis par Microsoft et Qualcomm, et menées plus discrètement en Europe par les grands fabricants de microcontrôleurs - STMicroelectronics, Infineon, NXP et Renesas - tous utilisateurs de cœurs Arm.

Pour rappel, Arm, société britannique fondée en 1990 et concepteur de cœurs de processeur sous forme de blocs d’IP, avait été racheté en 2016 par le japonais SoftBank pour 32 milliards de dollars. Aujourd’hui SoftBank récupère 1,25 milliard de dollars pour frais de ruptures qui seront enregistrés comme bénéfices au quatrième trimestre. Nvidia de son côté conserve une licence Arm sur une durée de 20 ans.

Parallèlement, suite à l'échec de cet accord, SoftBank - qui a besoin de liquidités - prévoit de faire entrer Arm en bourse fin 2022 ou début 2023. Arm annonce dans le même temps que Simon Segars, l’actuel directeur général de la société, est remplacé par Rene Haas, l’actuel président du Arm IP Products Group (IPG) depuis 2017. Sous sa direction, IPG a accru ses investissements dans des produits destinés aux marchés en croissance tels que les infrastructures et l'automobile. Selon le communiqué officiel d’Arm, ces investissements ont donné lieu à de nouveaux entrants dans l'écosystème Arm, notamment Alibaba, Ampere, AWS, Bosch, Denso, Mobileye et Telechips.