Il y a un peu moins d’un an, la société française Kinéis, dont l’ambition est d’offrir une connectivité spatiale universelle sur le marché de l’Internet des objets (IoT), et le fournisseur de services satellitaires franco-américain Loft Orbital dévoilaient leur intention de placer dans l’espace un laboratoire RF flexible et reconfigurable. Un "RF Space Lab" dont la vocation annoncée était d’accélérer la validation en orbite de logiciels spatiaux et de modulations innovantes en conditions opérationnelles, sans investissement préalable massif dans un satellite spécifique.
Onze mois plus tard, c’est chose faite ! Mardi 3 janvier, depuis Cap Canaveral en Floride, le satellite de Loft Orbital YAM-5 a quitté la Terre à bord du lanceur spatial SpaceX Falcon 9 (*) et a atteint avec succès son orbite finale. Ce satellite partagé héberge en effet le RF Space Lab conçu par Loft Orbital pour Kinéis qui, selon les deux partenaires, ouvre la voie à l’avenir de la connectivité par satellite pour l’IoT.
Avec neuf satellites déjà en orbite et 25 autres à lancer dans les dix-huit mois qui viennent, Kinéis compte démocratiser une technologie de connectivité radiofréquence à très faible consommation, peu coûteuse et facile à utiliser, éprouvée depuis plus de quarante ans. (On se souviendra que la constellation de Kinéis s’appuie sur une technologie de communication maison, évolution de l’actuelle technologie Argos qui a l’avantage de posséder des fréquences attitrées dans la bande UHF des 400 MHz.)
Dans ce cadre, le RF Space Lab doit permettre à Kinéis d’aller encore plus loin en testant de nouvelles bandes de fréquence et des modulations radiofréquences innovantes qui pourront à terme accroître les capacités de la connectivité IoT satellitaire offerte par sa constellation, à l’instar de la Golden Modulation de la start-up française Ternwaves. Cette modulation est présentée comme la seule technologie de connectivité à ce jour à pouvoir atteindre les performances théoriques maximales des réseaux IoT, satellitaires ou terrestres, tant au niveau de la capacité que de la portée (lire notre article).
Selon Kinéis, les approches innovantes comme celle de Ternwaves vont permettre le développement d’un Internet des objets plus fiable pour des applications aussi diverses que l’agriculture connectée, le transport et la logistique, la surveillance des réseaux et des infrastructures et la protection de l’environnement.
« Avec le RF Space Lab, Kinéis gagne en flexibilité dans son processus d’innovation pour préparer au mieux l’avenir, souligne Alexandre Tisserant, le CEO de Kinéis. Pouvoir mener des expériences en orbite moins d’un an après la mise en place du projet est une réussite en soi. Si les résultats sont très concluants, les protocoles testés pourraient être mis en œuvre dans un avenir proche sur notre constellation et améliorer significativement notre avantage technologique. »
Dans ce contexte, Loft Orbital estime de son côté proposer une offre unique pour un accès rapide et fiable à l’espace et, à ce titre, le RF Space Lab, conçu, intégré et lancé en moins d’un an, est une étape importante franchie par la société pour démocratiser l’accès aux ressources orbitales (ordinateurs de bord, systèmes d’antennes, caméras...) et pour réaliser son ambition de fournir à terme une "infrastructure spatiale en tant que service".
(*) Ce même lanceur a permis de mettre également sur orbite des nanosatellites des sociétés Astrocast (Suisse) et Unseenlabs (France).
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