Alors qu’environ 1,2 milliard d’équipements étaient connectables à l’Internet des objets industriel (IIoT, Industrial Internet of Things) en 2015, ce nombre devrait, si l’on en croit Semicast Research, plus que doubler d’ici à 2021 ...pour pratiquement atteindre 2,5 milliards d’unités pour une progression moyenne de près de 15% par an. Parallèlement le marché des équipements électroniques conçus pour être connectés à l’IIoT devrait passer de 615 milliards de dollars à plus de 930 milliards de dollars sur la même période et afficher une croissance moyenne d’environ 6% par an.
Selon la vision de Semicast, l’Internet des objets industriel se cristallise par l’ajout d’une intelligence et d’une connectivité à des systèmes industriels distribués et distants, toujours plus compacts. Cette définition recouvre en particulier les produits les plus « obscurs » et les moins glamour comme les capteurs de pression ou les détecteurs de proximité ou de mouvement qui n’ont pas le « prestige » des montres connectées ou des dispositifs électroniques portés sur soi mais qui n’en sont pas moins vendus à des dizaines de millions d’exemplaires par an.
L’intelligence et la connectivité apportées à ce type de dispositifs industriels proviennent de plus en plus de l’intégration de microcontrôleurs 32 bits vendus à moins d’un dollar, associés à un lien de communication sans fil basée sur des technologies comme 6LoWPAN, Bluetooth Low Energy, LoRa, NFC, Wi-Fi, ZigBee ou une radio sub-GHz/2,4 GHz. « Ces dispositifs industriels connectés génèrent des petits flux d’informations (que l’on qualifiera de Little Data) jusqu’alors jamais détectées et qui peuvent être traitées en local ou envoyées dans le cloud pour de l’analyse de type Big Data, créant ainsi un Internet des objets industriel pour des bâtiments, des villes, des usines ou des réseaux électriques intelligents », note Colin Barnden, analyste principal chez Semicast Research.
Pour la société d’études, il est clair que la société ARM domine de la tête et des épaules le marché des technologies et de l’intelligence qui sont au cœur de l’IIoT. La part de marché du Britannique, tout juste racheté par le géant japonais des télécoms SoftBank pour 32 milliards de dollars, est estimée à 80% en volume sur le créneau des microcontrôleurs 32 bits pour applications industrielles et médicales selon Semicast (et à 50% sur celui des microprocesseurs). Si Intel est actuellement incontournable au niveau du traitement Big Data au cœur de l’IIoT, le cabinet d’études indique toutefois qu’ARM augmente inexorablement ses parts de marché sur le créneau de l’analyse Little Data en bordure de réseau...