Dans le cadre de sa stratégie d’accélération sur la 5G et les futures générations de réseaux mobiles annoncée en juillet 2021, le gouvernement français vient d’apporter son soutien à cinq nouveaux projets dont deux touchent plus particulièrement les applications critiques et/ou industrielles. ...44 millions d’euros, dont un soutien public de 24 M€, devraient être investis au total sur ces cinq projets qui, selon le gouvernement, « visent à placer la France à la pointe de l’innovation technologique dans le domaine des réseaux mobiles et, in fine, à développer des projets à fort impact social et environnemental ».
Ainsi le projet Enesai de l’expert en hébergement de domaine Gandi a pour objectif de concevoir et de définir une infrastructure numérique de périphérie de réseau (edge) qui sera testée dans cinq environnements différents : industrie 4.0, gestion intelligente du smart grid, intervention de pompiers sur un vaste incendie, gestion et contrôle par une collectivité de la production d’eau, pilotage intelligent pour minimiser la consommation électrique d’un réseau de centres de données. Le projet est mené en partenariat avec l’Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération), Alter Way, Amarisoft, Atos, Celeste, Cesames, CityPassenger, le Cnam, EDF, Fives, Green Communications, NewGeneration, Suez, Theia Energy, l’université Paris-Saclay et Sorbonne Université.
Emmené par la SNCF avec le concours d’Airbus, de l’IRT b<com> et de la société Kontron, le projet Cœur 5G, quant à lui, va s’attacher à développer un cœur d’infrastructure 5G et des solutions d’hybridation de réseau au service des missions critiques et des applications industrielles du secteur ferroviaire.
De son côté, le projet DAT 5G de la société Red Technologies, spécialiste de la gestion dynamique du spectre radioélectrique, va se pencher sur la conception d’une plate-forme de connectivité et de services 5G NR-U (déployables dans le spectre de fréquence accessible sans licence en d’autres termes). Cette plate-forme vise à donner la possibilité, notamment aux PME, ETI et collectivités locales, de disposer d’une réseau 5G privatif performant à un coût compétitif.
Les deux autres projets récemment adoubés par le gouvernement portent sur la prochaine génération de réseaux mobiles. Le projet Docte 6G de NXP, en partenariat avec 3DIS, Ericsson, l’institut Mines-Télécom et XLIM, se focalise sur la conception des technologies matérielles de télécommunications pour permettre l’avènement des futurs réseaux 6G. Quant au projet 6G de Qualcomm, il se concentre sur le déploiement d’une plate-forme d’innovation 5G/6G à Lannion en Bretagne en vue de concevoir des équipements de nouvelle génération adaptés aux bandes de fréquence 3,5 GHz et 6 GHz et aux marchés verticaux.
On rappellera que le plan de soutien à la 5G dans l’industrie voulu par le gouvernement devrait représenter une enveloppe globale de 735 millions d’euros d’ici à 2025. Il s’articule autour de 4 axes principaux : le soutien au développement des usages de la 5G dans les territoires et l’industrie, le développement de solutions françaises pour ce qui concerne les réseaux télécoms eux-mêmes (avec la notion de souveraineté en arrière-plan), le renforcement des moyens en R&D sur les futures technologies de réseaux (en particulier la 6G) et la mise en place d’une offre de formation renforcée.
Pour l’heure la stratégie d’accélération 5G du gouvernement a permis de soutenir 26 projets pour un investissement total de 434 M€, dont un soutien public de 131 millions d’euros. Parallèlement le gouvernement a fait réaliser, en lien avec le CSF Infrastructures numériques, un observatoire de la filière 5G en France afin de réaliser un état des lieux et de son potentiel de croissance. Sur près de 100 000 emplois au sein de 250 entreprises actives dans l’écosystème de la téléphonie mobile en France, la 5G a mobilisé 6 000 à 8 000 emplois directs en 2020, dont plus de la moitié au sein d’entreprises françaises. Les dépenses liées à la 5G ont été estimées à environ 2 milliards d’euros en 2020, générés à parts égales par la construction et l’exploitation des réseaux et par la vente de terminaux 5G. D’ici 2027, ces dépenses pourraient atteindre 23 à 27 milliards d’euros…
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