La start-up lyonnaise Wattsense, qui propose une solution de connexion aux équipements et systèmes de gestion technique du bâtiment (GTB) destinée à contourner les problèmes d’interopérabilité entre multiples protocoles de communication, annonce une levée de fonds de 2,3 millions d’euros complétée par des financements non dilutifs de 600 000 euros, ...pour déployer son approche plug & play combinant électronique, informatique embarquée et services dans le nuage.
Créé en 2017, Wattsense, qui emploie 18 personnes, a développé une solution qui, dixit la jeune société, s’appuie sur une box managée pour connecter tous les équipements techniques des bâtiments, quelles que soient leur marque, leur modèle, leur ancienneté. De fait, explique la start-up, la multiplicité des protocoles de communication, anciens et récents, utilisés dans le domaine de la GTB sont devenus des obstacles à la numérisation des bâtiments et à l’explosion des services d’optimisation qui en découlerait. En ce sens, la solution Wattsense constitue une couche d’abstraction placée au-dessus de l’infrastructure informatique de la GTB et de chacun des équipements, qui permet aux applications tierces de s’y connecter et d’être déployées aisément à grande échelle.
« Les équipements et systèmes de GTB se sont progressivement transformés en un agglomérat de composants incompatibles et d’architectures impénétrables, constate Louis Vermorel, le fondateur et président de WattSense. Cette infrastructure technologique chaotique fait barrage entre les bâtiments et l’industrie moderne du Web. C’est là que nous intervenons en résolvant cette anarchie, pour que les développeurs du bâtiment intelligent n’aient pas à le faire. »
Présentée comme facile et rapide à installer, la box Wattsense peut être décrite comme un convertisseur intelligent qui unifie les protocoles de communication terrain (KNX, M-Bus, Modbus, BACnet, LonTalk, LPB, OPC, etc.) et se connecte automatiquement au cloud via la 4G, Ethernet et/ou un réseau LoRaWAN. Cet « objet », qui récolte les données et contrôle les équipements, combine les fonctionnalités d’une passerelle, d’un automate, d’un modem et d’un produit de périphérie de réseau (edge) avec la possibilité, à terme, d’héberger des plug-in utilisateur pour une automatisation locale, précise la firme lyonnaise.
Le service cloud associé gère la connexion aux box, présente une version unifiée de ces dernières, quelle que soit leur version d’origine, surveille la santé du réseau de box, consolide les données dans un magasin d’événements et assure la maintenance proactive de la flotte IoT, indique Wattsense qui compte parmi ses clients des sociétés de gestion du patrimoine immobilier (facility management), des PropTech (entreprises qui passent par la technologie pour améliorer ou réinventer les services proposés par les acteurs de l'industrie immobilière) et des propriétaires immobiliers, parmi lesquels Bouygues, Idex, Nexity et SPIE notamment.
La levée de 2,3 millions d’euros a principalement été menée auprès de Kreaxi, de Bpifrance, via son Fonds Ambition Amorçage Angels (F3A), géré pour le compte de l’Etat dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA), de Demeter et de business angels dont Hélea Financière. Les actionnaires historiques, Wattsense Participations – qui regroupe les actionnaires « love money » – et Electra Invest – qui réunit cinq business angels rhônalpins – ont également renouvelé leur soutien au projet.
« Parmi les nombreux projets peu différenciants de connectivité au bâtiment que nous avons étudiés ces dernières années, Wattsense sort du lot grâce à son positionnement d’intermédiaire entre les équipements et les Apps du smart building, indique Thomas Virolle, chargé d’affaires au sein de Demeter. Il devient aussi facile de connecter un bâtiment tertiaire complexe que d’installer une enceinte connectée chez soi ; et pour les développeurs, d’enfin débloquer le potentiel du bâtiment connecté. »