"Il faut savoir anticiper l’impact de la 5G dans le domaine de l'Internet des objets"

[TRIBUNE de Benjamin Blanc, MATOOMA] Les réseaux pour l’IoT se sont multipliés durant la dernière décennie : NB-IoT, LTE-M, LoRa, Sigfox… La plupart sont réservés à des usages nécessitant peu de débit et proposent une latence relativement élevée. De plus, l’actualité récente montre qu’avec les difficultés rencontrées par Sigfox, les réseaux “privés” munis de leur propre réseau d’antennes peuvent être sujets aux aléas du marché et présentent un risque plus élevé sur le long terme. Raison pour laquelle le réseau cellulaire offre à ce jour, en plus d’une couverture géographique complète, une résilience élevée et, avec l’arrivée de la 5G, des débits comparables à la fibre optique, associés à une latence quasi nulle.

Cinquième génération de connectivité cellulaire, la 5G se déploie en France au fur et à mesure de l’installation de nouvelles antennes par les opérateurs. Conçue en partie pour faire face à l’explosion du nombre d’objets connectés et de terminaux en règle générale, la 5G va peu à peu devenir le nouveau standard dans les communications cellulaires haut débit. Pour les utilisateurs finaux, les avantages du réseau 5G résident principalement dans un débit jusqu’à 20 fois plus rapide et une latence quasi inexistante.

La 5G permet également des économies d’énergie en divisant par deux la consommation électrique comparé à une connexion 4G. Enfin, de nouveaux usages, jusqu’ici bridés par les limites techniques de la 4G, vont être désormais possibles. Ils sont principalement liés à ce que l’on appelle le Massive IoT et le Critical IoT. Le Massive IoT consiste à pouvoir gérer les communications d’un très grand nombre de terminaux avec une même antenne, sans goulot d’étranglement, ce qui s'avère indispensable dans les villes intelligentes de demain, bardées de capteurs. Quant au terme Critical IoT, il est lié aux usages dont la latence est, comme son nom l’indique, critique : véhicules autonomes ou robots chirurgicaux pilotés à distance par exemple.

Migrer vers la 5G : comment procéder ?

Si l’on souhaite migrer d’une installation 4G ou Wi-Fi vers la 5G pour moderniser une solution IoT, plusieurs questions doivent être posées en amont. La 5G est-elle disponible dans mon secteur et à quels débits ? Les cartes SIM sont-elles disponibles sur les sites des opérateurs (obligation de l'Arcep) ? Quels terminaux doivent être remplacés ou mis à niveau ? A quel coût ? Les capacités de stockage et d’analyse sont-elles suffisantes dans le cas d’une augmentation des données à traiter ?

En d’autres termes, cette modernisation doit s’accompagner d’une réflexion en profondeur sur la solution IoT et sur l’utilisation des données afin d’optimiser le retour sur investissement. Dans ce cadre, force est de constater que la couverture réseau 5G des opérateurs est encore très inégale, non seulement géographiquement mais aussi au niveau des performances.

A ce niveau, avec des entreprises comme Matooma, il est possible de commander des cartes SIM compatibles 5G de différents opérateurs tout en ayant un seul contrat, une seule facture, une seule plateforme de gestion et un seul service client.

Quels seront les premiers cas d’usage de la 5G ?

D’ores et déjà, on peut dégager quatre grands domaines d’utilisation industriels, au sens large du terme, pour la 5G.

Vidéoprotection et télésurveillance. La 5G va permettre de transmettre en temps réel des flux vidéo très qualitatifs (Full HD, 4K). La qualité des images de vidéosurveillance a un impact direct sur les levées de doute (la société de télésurveillance regarde les images avant de contacter la police), mais également sur l’identification des cambrioleurs. En ce qui concerne les flux descendants, la faible latence de la 5G permet d’avoir un temps de réponse immédiat pour piloter la caméra à distance (mouvement et zoom). Enfin, les images seront stockées sur des serveurs distants et donc en sécurité en cas de dégradation ou d’incendie.

Smart City. Dans la ville intelligente de demain, la masse de données échangées chaque seconde sera colossale. Les usages nécessiteront une latence toujours plus critique : gestion de la circulation avec une communication entre les véhicules, gestion des feux rouges, déviation automatique en cas d’accident, véhicules autonomes. La 5G, notamment celle déployée sur la bande millimétrique (26 GHz, pas encore commercialisée en France), présente une latence quasiment nulle (1 milliseconde). C’est cette bande de fréquence qui permettra les usages comme la voiture autonome.

Génie civil et télécoms. La 5G, avec sa capacité à gérer jusqu’à un million de terminaux par kilomètre carré, vient à la rescousse des installations 4G saturées. C’est principalement le cas en ville, notamment dans les stades, gares ou lors d'événements ponctuels (manifestations, rassemblements). Dans les zones rurales, la 5G va permettre de se passer de tirer des lignes de fibre optique, tout en offrant des débits similaires. C’est un véritable outil de développement économique pour les villages qui cherchent à attirer une population jeune, travaillant à distance. L’investissement pour installer la fibre dans des zones reculées était bien souvent rédhibitoire pour des communes avec peu d’habitants et donc peu de moyens.

Industrie 4.0. La 5G est au cœur de la nouvelle révolution industrielle qui allie robotique, IoT, intelligence artificielle. La connectivité cellulaire très haut débit est clé pour faire communiquer entre eux des objets connectés disséminés sur plusieurs kilomètres carrés d’installation industrielle. La 5G permet le développement de réseaux privés, à l’échelle d’une usine par exemple, renforçant fiabilité et sécurité du réseau.

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