Selon Semicast Research, les ventes de semi-conducteurs sur le marché de l’industriel (automatismes, commandes moteur, éclairage, bâtiments intelligents, test et mesure, énergie, électronique médicale et transports industriels) ...ont généré un chiffre d’affaires de 42,2 milliards de dollars en 2016, en progression de 4% par rapport à l’année précédente (40,7 Md$). Texas Instruments tient toujours le haut du pavé avec une part de marché estimée à 7,9%, suivi par Infineon (6,6%), Intel (5,2%), STMicroelectronics (5,1%) et Analog Devices (3,7%).
Quoique les fusions et acquisitions aient un tantinet modifié les positions des fabricants ces dernières années, 2016 a plutôt été calme en comparaison, estime Semicast. Ce qui ne sera pas le cas de 2017 avec le bouclage en mars du rachat de Linear Technology par Analog Devices et la prise en main d’Intersil par Renesas. Rapportée aux chiffres de 2016, l’acquisition de Linear aurait amené Analog Devices à la 3e place, au même niveau qu’Intel, et Renesas, renforcé d’Intersil, se serait hissé à la 9e position, juste derrière Micron (2,3%) et devant ON Semiconductor (2%) (voir tableau ci-contre).
Selon Semicast, le marché des semi-conducteurs pour l’industriel reste hautement fragmenté, les dix premiers du secteur ne réalisant en cumulé que 40% du chiffre d’affaires total. D’ailleurs, ajoute la société d’études, les premiers du classement sont relativement spécialisés, l’expertise étant un gage de succès sur le marché ; TI domine ainsi le créneau des circuits intégrés analogiques, Infineon est le n°1 en composants électroniques de puissance, Intel reste leader en microprocesseurs et Nichia (n°7 avec une part de marché de 2,8%) est le spécialiste des LED.
Si l’Internet des objets est aujourd’hui dans la tête de tous les acteurs de l’industriel, aucun des fabricants de semi-conducteurs n’a encore réussi à déployer une stratégie capable de déloger Texas Instruments de sa place de numéro un du marché industriel, position que la firme américaine détient depuis 2012 avec une croissance purement organique, note encore Semicast. (La dernière acquisition majeure de TI remonte en 2011 avec le rachat de National Semiconductor.)
A noter que Semicast classe les semi-conducteurs pour l’industriel en deux catégories, avec d’un côté ceux qui relèvent du « monde réel » avec des fonctions de mesure, de détection, de déplacement ou d’indicateur (analogique, optoélectronique, puissance et composants discrets, capteurs) et, de l’autre, ceux qui relèvent du « monde de la machine » avec des fonctions d’authentification, de commande, de traitement, de stockage et de communication (logique, mémoires, microprocesseurs, DSP, microcontrôleurs). Les premiers ont compté pour environ deux tiers du chiffre d’affaires généré en 2016 et leurs ventes devraient progresser en moyenne de 8% par an d’ici à 2021 (contre un peu plus de 5% pour les seconds). De quoi continuer d’assurer le succès de sociétés comme Texas Instruments, Infineon et Nichia dans les prochaines années, conclut Semicast.