Créée en 2018 par trois ingénieurs de la firme genevoise ID Quantique, dont son ex-directeur technique Patrick Trinkler, aujourd’hui CEO de la start-up, la société Cysec, spécialiste notamment de la protection des données au sein des infrastructures de périphérie de réseau (edge computing), a bouclé un tour de table de 3,8 millions d’euros (4 millions de francs suisses) qui porte à 6,7 millions d’euros les fonds investis dans l’entreprise.
Cette levée de fonds doit permettre à Cysec de poursuivre sa croissance sur le marché des actifs numériques (Digital Assets) et de la finance décentralisée (DeFi), le premier secteur sur lequel s’est investie la start-up, et sur celui de l’edge computing, y compris l’Internet des objets et le spatial.
La société helvète, à laquelle L’Embarqué a consacré un portrait détaillé en mai 2020, a développé sous le nom d’ARCA un environnement d’exécution sécurisé TEE (Trusted Execution Environment) qui se présente sous la forme d’un serveur physique au sein duquel est intégré un module HSM (Hardware Security Module). ARCA contient une couche de virtualisation qui fait tourner des applicatifs et qui, au travers d’API, leur permet d’accéder à des services cryptographiques utilisant des secrets de type clés privées. L’environnement peut être déployé sur site si les clients souhaitent gérer leur propre infrastructure, dans le cloud ou au niveau de la périphérie de réseau (edge).
Le nouveau tour d’investissement a été mené par Line Break Capital et soutenu par Indaco Venture Partners SGR, avec l’arrivée de nouveaux investisseurs et partenaires comme Indaco Ventures, I Fund, Blockchain Valley Ventures, Boundary Holding, Horizon Capital et 4see Ventures.
On notera que, dans le domaine du spatial, Cysec peut se prévaloir de quelques succès. La jeune société a ainsi fourni une solution de gestion des clés cryptographiques à son compatriote Astrocast dont l’objectif est de déployer une constellation de plusieurs dizaines de nanosatellites pour connecter les 90% de la surface terrestre non couverts par des réseaux IoT terrestres. Cysec collabore également avec l’américain SpaceBelt dont l’ambition est de proposer des services de stockage de données et de connectivité sécurisés au sein d’un cloud situé dans l’espace en orbite basse et reposant sur une dizaine de satellites.
L’entreprise helvète a par ailleurs signé un contrat avec l’Agence spatiale européenne afin de développer une solution permettant de mieux protéger les liaisons gouvernementales par satellite. A cet égard on notera que Cysec compte ouvrir cette année un bureau à Paris afin de renforcer sa présence sur le marché européen et sa collaboration avec l’agence spatiale.