[EDITION ABONNES] [EMBEDDED WORLD] Jamais en retard d’une annonce dans le domaine automobile, Renesas a profité fin février du salon Embedded World pour dévoiler sa puce-système R-Car V3H dont la vocation est d’apporter à la fois performances élevées de vision artificielle et traitement d’intelligence artificielle ...aux caméras frontales qui seront mises en œuvre dans les futurs véhicules autonomes de niveau 3 (automatisation conditionnelle) et de niveau 4 (automatisation élevée). Ici, Renesas veut clairement se positionner comme un concurrent digne de ce nom de la société Mobileye, aujourd'hui intégrée au sein d'Intel.
Optimisé pour les caméras frontales stéréo, le SoC de Renesas, qui sera échantillonné à partir du quatrième trimestre 2018 pour une production en volume à partir du 3e trimestre 2019, devrait afficher des performances en vision artificielle cinq fois supérieures à son prédécesseur, le R-Car V3M, annoncé en avril 2017. Architecturé autour de quatre cœurs ARM Cortex-A53 cadencés à 1 GHz et d’un double cœur temps réel Cortex-R7 configuré en mode lockstep, le R-Car V3H intègre en pratique un sous-système multicœur hétérogène de vision artificielle bâti sur le moteur de reconnaissance d’image IMP-X5+ et des accélérateurs matériels spécifiques. Une architecture qui, selon Renesas, dote le circuit de capacités de détection évoluées lors de l’exécution d’algorithmes du type Dense Optical Flow (pour le suivi précis du mouvement des objets), Dense Stereo Disparity (pour la mesure des distances en 3D en utilisant tous les pixels d’une image vidéo) ou Object Classification (pour l’identification des objets). Le SoC dispose d'ailleurs à cet effet d’un bloc spécifique réservé à l’exécution de réseaux de neurones à convolution (CNN) et l’accélération des algorithmes d’apprentissage profond pour des niveaux de consommation très faibles (0,3 W seulement) et pour des performances deux fois supérieures à celles du R-Car V3M, précise la société de semi-conducteurs.
Dans une optique de réduction des coûts, Renesas a également intégré sur la puce deux processeurs de traitement d’image (ISP) dont la fonction est de convertir les signaux issus des capteurs caméra en images et de les « préparer » pour la vision artificielle. Evitant ainsi de recourir à des ISP externes. Par ailleurs, la puce-système R-Car V3H ne requiert qu’une seule mémoire LPDDR4, gage là aussi d’économie. Elle est également dotée de multiples entrées/sorties vidéo, de deux interfaces CAN FD, d’une interface Ethernet AVB, d’une interface PCI Exress et d’une interface FlexRay.
Enfin, tout comme son aîné, le R-Car V3H obéit aux principes génériques de la plate-forme Renesas autonomy, qui se veut un environnement de confiance « ouvert » et évolutif pour les systèmes d’assistance évoluée à la conduite (ADAS) et de pilotage automatisé. Une plate-forme qui doit aussi permettre aux constructeurs et équipementiers automobiles de premier rang d’accéder aux technologies ADAS et de conduite automatisée fournies par l’écosystème de partenaires du Japonais, en matière notamment de logiciels pour caméras frontales (à l’instar de Hella Aglaia, voir notre article ici). « En plus d'offrir des performances à l’état de l’art en matière de vision artificielle à un coût très compétitif, ce que nos clients aiment par-dessus tout avec le SoC R-Car-V3H, c’est de conserver la possibilité de mettre en œuvre une caméra frontale avec leurs propres différentiateurs tout en bénéficiant de solutions pouvant s’échelonner entre le R-Car V3M et le R-Car V3H », précise Jean-François Chouteau, vice-président de Renesas Electronics.