Sous les références Qualcomm 212S et Qualcomm 9205S, la société de semi-conducteurs américaine a dévoilé hier 22 juin 2023 deux puces modems dotées de capacités de communication par satellite et destinées aux cas d’usage industriels ou IoT (Internet des objets) qui requièrent une connectivité réseau non terrestre (NTN) autonome ou une connectivité hybride terrestre et satellitaire.

Présentés comme compatibles avec les spécifications 3GPP Release 17 relatives aux communications avec des satellites en orbite géostationnaire ou géosynchrone (GEO/GSO), les deux circuits ont été développés en collaboration avec la start-up américaine Skylo, à la tête d'un réseau de communication par satellite calibré pour les objets connectés (lire notre article).

Dans le détail, la puce Qualcomm 212S est le premier modem purement IoT-NTN du fabricant de semi-conducteurs à s’aligner sur la Release 17 des spécifications 3GPP pour les communications par satellite. Elle afficherait une consommation ultrafaible afin de garantir une autonomie prolongée à des équipements fixes déployés dans des zones distantes de toute architecture de communication terrestre.

Les applications ciblées incluent la collecte d’informations de télémétrie et de données récupérées sur des réservoirs d'eau ou d’essence, des compteurs communicants et autres équipements d'infrastructure. La puce de Qualcomm serait également bien adaptée à la surveillance du réseau électrique, à la détection précoce d'incendies, aux installations d’exploitation minières à terre et en mer ainsi qu’à la gestion de l'environnement.

Le circuit Qualcomm 212S est également compatible avec le processeur Qualcomm QCM4490 récemment annoncé afin de fournir rapidement une connectivité satellite à ultrabasse consommation aux appareils portables industriels.

Le circuit modem Qualcomm 9205S, quant à lui, permet aux appareils IoT de se connecter aussi bien aux réseaux cellulaires qu’aux satellites pour une couverture pratiquement sans interruption. Il intègre en outre une technologie de positionnement par satellites (GNSS) pour fournir des données de localisation.

Selon la société américaine, cette puce est idéale pour les applications industrielles qui nécessitent une connectivité hybride terrestre et satellite permanente pour les biens et les actifs en mobilité. Les applications incluent le suivi transocéanique des conteneurs, le suivi des équipements agricoles et du bétail, ainsi que le suivi mondial de flottes et de fret pour la gestion de la chaîne d'approvisionnement.

Le Qualcomm 9205S utilise quasiment la même architecture que la puce-système SoC Qualcomm 9205 compatible NB-IoT et LTE-M, ce qui, assure l’Américain, facilite la mise à niveau des conceptions pour inclure la connectivité par satellite et activer la connectivité hybride. On y trouve d’ailleurs aussi un processeur d’application (à coeur Arm Cortex-A7) qui permet la mise en œuvre de cas d'usage de type concentrateur et de multiples blocs périphériques pour satisfaire une grande variété d'applications IoT.

Les puces Qualcomm 212S et le Qualcomm 9205S s'intègrent en outre à la plate-forme Qualcomm Aware, annoncée un peu plus tôt dans l’année, qui offre des services de suivi d’actifs et de gestion à distance d’appareils « pratiquement à tout moment et n'importe où dans le monde » (dixit l’Américain). « Nos puces Qualcomm 212S et Qualcomm 9205S vont encore plus loin dans nos capacités de suivi et de surveillance IoT, offrant une connectivité et une couverture même dans les zones les plus reculées, indique Jeff Torrance, vice-président et directeur général en charge des Systèmes intelligents connectés chez Qualcomm Technologies. Ces produits démontrent également notre capacité à apporter et à faire évoluer des innovations supérieures même dans les environnements IoT les plus difficiles et les plus complexes. »

A noter que la référence Qualcomm 9205S est d’ores et déjà disponible tandis que le modèle Qualcomm 212S le sera plus tard dans l’année. D’ores et déjà plusieurs fabricants de modules de connectivité radio se sont engagés à intégrer ces puces sur de futurs produits à l’instar de MeiG, Quectel, SIMCom, Telit Cinterion et u-blox.

(*) Skylo, qui ne fait pas appel à des nanosatellites comme la majorité de ses concurrents, s’appuie sur les satellites existants de l’opérateur Inmarsat (récemment acquis par Viasat) et met en œuvre le protocole NB-IoT sur les liens sol-espace pour connecter potentiellement des milliards de capteurs embarqués dans des objets et des machines déployés dans des zones reculées.

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