L’Etat français a annoncé fin 2020 le financement sur sept ans et à hauteur de 30 millions d’euros de l’initiative xG de l’Institut de recherche technologique (IRT) breton b<>com, focalisée sur les infrastructures numériques privées 5G et au-delà, en particulier pour les utilisateurs industriels. ...
L’enjeu est de taille car les futures générations d’infrastructures de communication radio numériques ouvrent des champs d’application nouveaux grâce à l’emploi de technologies plus agiles et plus ouvertes, permettant une amélioration de la bande passante, une réduction forte de la latence, une mixité des objets connectables et une meilleure efficacité énergétique. Selon l’IRT b<>com, elles transforment aussi les métiers car elles vont devenir accessibles aux équipes informatiques des entreprises et des institutions qui pourront faire le choix de les déployer et de les gérer sur leurs réseaux privés (sans intervention d’opérateurs tiers donc).
L’initiative xG dite de « 5G souveraine » devrait donc développer des briques technologiques aptes à répondre aux besoins opérationnels des entreprises et des opérateurs d’infrastructures vitales en matière de contrôle et de sécurité des flux, de personnalisation du réseau et de couverture. A ce titre, l’IRT breton devrait s’appuyer sur ses compétences en matière de technologies de cœur de réseau 5G mises en œuvre depuis 2016 au sein de son environnement clé en main conçu pour l’expérimentation des réseaux sans fil (5G et IoT) et de la sécurité (Flexible Netlab). Cette plate-forme est actuellement utilisée dans le cadre d’expérimentations dans plusieurs projets européens et nationaux qui ciblent des secteurs spécifiques comme les services multimédias, la santé connectée, l’industrie 4.0 ou le smart grid.
Selon l’IRT b<>com, l’initiative xG a vocation à allier les bénéfices opérationnels de coût, de cybersécurité, de frugalité et de simplicité de déploiement à sa neutralité et à son caractère souverain. A ce titre, plusieurs partenaires publics et privés auraient déjà fait part de leur intérêt pour participer à l’initiative.
Pour concrètement mettre en œuvre le projet, b<>com va développer fortement son site de Lannion, qui compte aujourd’hui une quinzaine de personnes, et recruter à terme 90 personnes. Dans ce cadre, les salariés du site de Nokia à Lannion impactés par le plan social annoncé l’été dernier par l’équipementier finlandais (qui avait acquis Alcatel-Lucent en 2016) - et dont le profil répondra aux besoins du projet - seront prioritaires, a précisé l’IRT.