Le toulousain Sigfox, fondé en 2010 par Ludovic Le Moan et opérateur d’un réseau de communication radio longue portée et basse consommation pour l’Internet des objets, a annoncé s'être placé sous la protection de la justice en déclenchant une procédure de redressement judiciaire.
Selon les termes du communiqué diffusé pas Sigfox, « le tribunal de commerce de Toulouse a ouvert ce jour, à la demande du directeur général, une procédure de redressement judiciaire au bénéfice respectivement de Sigfox et sa filiale Sigfox France SAS (opérateur en France), assortie d'une période d'observation initiale de 6 mois ». Selon Sigfox, cette période dite d’observation doit notamment lui permettre d'identifier de nouveaux acquéreurs ou investisseurs capables d’œuvrer au développement de la société sur le long terme.
Sigfox, qui compte environ 350 employés en France et dans le monde, explique ses difficultés actuelles en partie à cause des effets de la crise sanitaire qui a ralenti le développement des investissements dans l’IoT et par la pénurie actuelle de composants électroniques, avec pour effet une forte élévation de son niveau d'endettement.
Cependant les difficultés rencontrées par Sigfox ne datent pas d’aujourd’hui. En septembre 2020 la société avait déjà réalisé un plan de départ d’une cinquantaine de salariés, et en en février 2021 son fondateur Ludovic Le Moan avait cédé son poste de P-DG au profit de Jeremy Prince, arrivé chez Sigfox en 2018 comme directeur de la stratégie, puis devenu en 2019 président de Sigfox aux Etats-Unis. Cette orientation stratégique décidée il y a deux ans par le conseil d’administration de l’entreprise s’inscrivait alors dans une stratégie plus globale qui visait pour Sigfox à devenir plus un fournisseur d’outils de gestion de données dans le cloud qu’un “simple” opérateur de réseau.
Parmi les marqueurs de cette évolution, on citera notamment la vente en septembre 2020 au fonds d’investissement luxembourgeois Cube Infrastructure Managers du réseau Sigfox déployé en Allemagne, et le partenariat signé début 2021 avec Google Cloud pour faire migrer l'infrastructure en nuage “privée” de Sigfox vers la plate-forme de cloud public du géant américain. L'idée étant d’étendre par là-même son offre de services IoT, dont les technologies de géolocalisation, capable de traiter les quelque 63 milliards de messages émis chaque mois par des objets connectés en Sigfox.
Les investisseurs historiques de la société (on citera Bpifrance, IDinvest Partners, Elliott Management, Air Liquide, GDF Suez, Total, Telefonica, le fonds malaisien Khazanah Nasional…) qui ont injecté depuis la création de l’entreprise quelque 280 millions d’euros alors que le chiffre d’affaires de Sigfox n’excède pas les 60 millions, vont devoir à n’en pas douter se positionner dans les mois qui viennent pour donner une nouvelle impulsion à Sigfox.
Car malgré les difficultés rencontrées, Sigfox demeure un pionnier de l’IoT, porteur d’une technologie innovante qui a su s’implanter dans le monde entier pour apporter la notion de transmission par voie radio de petites quantités de données à partir de capteurs et d’appareils connectés.
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