Créée en janvier 2020 pour développer une offre de services souverains d’observation de la Terre, la start-up française Prométhée, qui a l’ambition de lancer une constellation de nanosatellites à partir de l’année prochaine, vient de boucler une deuxième levée de fonds de 4,72 millions d’euros. Ce financement, qui s’ajoute à un premier tour de table de 2,2 M€ en 2020, est en fait le premier volet d’un cycle d’investissement qui devrait atteindre 15 M€ avant la fin 2022 avec la participation prévue d’investisseurs stratégiques, de fonds publics et d’un pool bancaire régional.

Dans la foulée, Prométhée annonce le lancement de Prométhée-1, le premier satellite de sa future constellation, dont la mise sur orbite est prévue en octobre 2023. La start-up en a passé commande à la société lituanienne NanoAvionics, entreprise soutenue par l'Agence spatiale européenne (ESA) et la Commission européenne.

Dans la pratique, Prométhée souhaite proposer aux gouvernements et à l’industrie des services d’intelligence environnementale et stratégique dans des domaines aussi divers que la détection de feux de forêt, la gestion de l’eau, la sécurité alimentaire, l’urbanisme, la lutte contre la désertification, le management de crise ou la protection des infrastructures critiques.

La jeune société française rappelle dans un communiqué qu’elle a bénéficié dès son démarrage du soutien du Cnes (Centre national d’études spatiales) et de Bpifrance, ainsi que d’un appui des pôles de compétitivités régionaux qui lui ont permis de développer ses premiers modèles de services géospatiaux, dans le cadre du plan France Relance. A l’instar de Carbon Tracker, qui mesure le piégeage du carbone hors de l’atmosphère, ou de Prométhée Health, une solution de prévention contre les risques de propagation des maladies par télé-épidémiologie.

La jeune société française est par ailleurs double lauréate du plan de relance spatial cogéré par le Cnes et la DGE (Direction générale des entreprises). En début d’année, les démonstrateurs de constellation Ceos et Japetus, proposés en consortium sous la houlette de Prométhée, ont été sélectionnés simultanément pour mettre en place des services innovants de bout-en-bout afin de structurer la filière française de nanosatellites d’observation de la Terre en garantissant à terme sa compétitivité à l’export.

Le projet Ceos, qui est aussi porté par la start-up Absolut Sensing, vise à démontrer la faisabilité d’un service commercial européen pour la détection et la mesure des émissions de méthane. Le projet Japetus, de son côté, vise à élaborer une offre de services géospatiaux innovants pour les marchés de la protection de l’environnement, de la sécurité et de la défense. Le démonstrateur va combiner une constellation à fort taux de revisite et des nanosatellites équipés de caméras optiques à haute résolution et dotés d’une très forte réactivité (et ce grâce à une connectivité inter-constellation (*) jamais proposée à ce jour et à des briques d’intelligence artificielle déployées sur toute la chaîne de valeur, indique Prométhée).

A noter que la dernière levée de fonds en date est associée à une campagne significative de recrutements. Prométhée ambitionne de rassembler une centaine de collaborateurs d’ici à 2025 en France (au sein de ses sites parisiens et toulousains), sachant qu’une troisième implantation est à l’étude.

(*) Avec notamment la constellation de nanosatellites du français Kinéis