L’organisme de normalisation européen Etsi a récemment mis sur pied un groupe de travail ISG (Industry Specification Group) dont la tâche est de coordonner les efforts de recherche des membres de l’organisme autour des technologies térahertz, candidates à la future norme de communication cellulaire 6G, et ce au travers de projets collaboratifs. (Le terme térahertz qualifie généralement le spectre de fréquence compris entre 100 GHz et 10 THz.)
Le comité ISG THz a tenu sa réunion de lancement le 8 décembre dernier et pris des décisions quant à ses priorités. Les trente-et-une sociétés qui participent déjà au groupe de travail vont donc se concentrer dans un premier temps sur deux types de cas d'usage. Le premier concerne les applications mobiles qui exigent des débits de transmission de données très élevées, telles que la réalité virtuelle et augmentée, les applications de divertissement en vol ou dans le train, et les communications entre véhicules et par satellite. La deuxième catégorie comprend les applications nécessitant à la fois des fonctionnalités de communication et de détection à l’instar de la téléprésence holographique et de la robotique interactive et coopérative.
Au-delà, le groupe de travail vise à définir les scénarios cibles et les bandes de fréquence d'intérêt pour les communications térahertz. Les membres de l'ISG THz s'intéresseront notamment à l'analyse des aspects spécifiques de la propagation radio dans ce spectre de fréquence tels que ceux liés à l'absorption moléculaire, aux effets de la micromobilité, aux spécificités de la diffusion, des réflexions et des diffractions dans ces bandes, et à la propagation en champ proche.
Dans ce cadre, le groupe d’experts compte s’appuyer sur les données des nombreux travaux de recherche qui ont mené des campagnes de mesure préliminaires et qui ont été publiées dans la littérature ad hoc. L’objectif étant de développer des modèles de canaux de propagation radio pour les scénarios et les bandes de fréquence sélectionnés et d’établir une base de référence pour les fondamentaux de la technologie térahertz, y compris les hypothèses d'antenne, les hypothèses de simulation et les stratégies de déploiement.
Dans une certaine mesure, les communications térahertz présentent des similitudes et des défis communs avec la technologie des ondes millimétriques, rappelle l’Etsi. En raison de la nécessité d'une ligne de vue directe, ou au moins d’un obstacle permettant de tirer profit de phénomènes de réflexion ou de diffusion par ou au travers dudit obstacle, les surfaces intelligentes reconfigurables (RIS) sont notamment considérées comme un catalyseur pour les communications térahertz.
Les systèmes RIS, rappelons-le, exploitent en pratique des surfaces radio constituées de milliers de petites antennes ou d’éléments de métamatériaux afin de façonner et de contrôler dynamiquement les signaux radio afin qu’ils répondent à des objectifs précis. Selon l’organisme de normalisation, cet aspect offrira de nombreuses opportunités de collaboration avec deux autres groupes de travail de l'Etsi, l'un travaillant sur les ondes millimétriques (ISG mWT) et l'autre planchant sur les surfaces intelligentes reconfigurables (ISG RIS). A suivre donc.