Le projet innovant de gilet tactique connecté pensé par la société suisse Wearin’, start-up du groupe technologique suisse Conextivity (*), utilise l’intelligence artificielle (IA) pour son système de détection de situations anormales et peut transmettre cette alerte à un centre de commandement via l’Internet des objets (IoT). Diable !
Premier fruit d’un partenariat signé en novembre 2023 entre Wearin’ et la DGGN (Direction générale de la gendarmerie nationale française), avec le soutien de l’Agence de l’innovation de défense du ministère des Armées et du Service de la transformation de la Gendarmerie nationale, cette innovation appliquée aux besoins opérationnels des métiers des forces de l’ordre s’appuie sur une solution IoT dite “tactique” qui vient se fixer sur le gilet pare-balles des gendarmes ou des policiers.
Cette solution assure, selon Wearin’, une redondance de sécurité et de connectivité à travers un dispositif d’alerte amélioré par des algorithmes IA et indépendant des systèmes radio actuels. Appelé le Wearin’ Brain, ce dispositif durci se déclenche soit manuellement par un bouton SOS, soit de façon automatique lorsqu’il détecte une situation anormale telle que la perte de verticalité, le percement de la housse du gilet pare-balles après un coup de couteau, ou un impact de balle. En cas d’alerte, le dispositif transmet également la géolocalisation des personnels.
Le kit de connectivité intégré est en plus doté d’une gestion intelligente de l'alimentation à travers une batterie centrale garantissant une autonomie de 8 heures, ce qui accroît considérablement l'autonomie des équipements électroniques des gendarmes. Le câblage optimisé du kit permet en outre de recharger ces équipements par un seul cordon que l’agent peut connecter en fin de mission, ou sur son véhicule en cas de besoin.
Le Wearin’ Brain, la batterie et son système de décrochage rapide sont intégrés dans la veste des forces mobiles par des attaches spécifiques et/ou des étuis multifonctionnels robustes sans zones d’accroche. Le kit comporte également des fibres lumineuses intégrées sur le devant et le dos du gilet pour offrir aux personnels en intervention nocturne l’option d’améliorer leur visibilité.
« Le gilet que nous codéveloppons avec Wearin’ embarque les dernières technologies en matière de connectivité, de détection, de communication et de visibilité, précise le lieutenant-colonel Fabrice Blanc, directeur du programme “Gilet connecté” au sein de la DGGN. La solution proposée par Wearin’ est conçue selon une architecture ouverte et modulaire qui garde en point de mire l’interopérabilité des systèmes actuels et futurs. Au fil du partenariat, elle pourra évoluer et s’adapter pour répondre aux besoins opérationnels des forces de l’ordre, lesquels varient selon les divers types d’intervention des gendarmes, des policiers nationaux ou municipaux, ou des agents des douanes. »
Les fonctionnalités et performances du gilet intelligent vont être testées tout au long de 2024 auprès de différentes unités de la gendarmerie dans le but de couvrir les divers besoins en matière de sécurité, de résilience et d’efficacité sur le terrain en vue d’aboutir à un système de pointe ouvert.
D’un point de vue opérationnel, la plateforme IoT développée par Wearin’ peut être livrée avec un tableau de bord intégré dans le système du centre de commandement pour renseigner en temps réel sur la situation du terrain via les données des capteurs, dispositifs d’alerte et systèmes de communication portés par les personnels en intervention.
Sur la base de cette intelligence précise des opérations en cours, transmise en flux bidirectionnels, le commandement peut ainsi accélérer sa prise de décision tactique et améliorer la coordination des unités d’intervention ainsi que leur temps de réponse.
(*) Fondé en 2019 par la troisième génération de la famille Fischer du groupe Conextivity (700 personnes), Wearin’ développe et crée des solutions portables IoT dans son centre R&D de Morges en Suisse (canton de Vaud) visant les applications de sécurité sur le terrain comme les travailleurs isolés, les agents de sécurité, les pompiers et les premiers intervenants. Et ce en collectant en temps réel des données de terrain générées par les utilisateurs.