La Conférence mondiale des radiocommunications (CMR-15), qui s’est achevée le 27 novembre après près d’un mois de discussions acharnées, avait pour ambition de dénicher des fréquences additionnelles à attribuer ...à des services de communication mobile à large bande en expansion rapide. C’est aujourd’hui chose faite, même si les desiderata de l’industrie des opérateurs de radiocommunication cellulaire n’ont pas tous été pris en compte…
La CMR-15, dont les travaux débouchent sur un document qui a valeur de traité, a ainsi identifié une partie de la bande L (1427-1518 MHz) et 200 MHz au sein de la bande C (3,4-3,6 GHz) comme spectre harmonisé à affecter aux services mobiles de nouvelle génération. Une décision saluée par la GSMA. Cet organisme représentatif des opérateurs mobiles estime que la plage de 200 MHz de la bande C va satisfaire aux besoins de capacité dans les zones urbaines, sachant que la CMR-15 a également décidé d’affecter d’autres portions de cette bande de fréquence (entre 3,3 et 3,4 GHz et entre 3,6 et 3,7 GHz) aux services mobiles large bande dans certaines zones géographiques où les risques d’interférences avec d’autres services (satellite en l’occurrence) sont nuls. Quant à la bande L, jusqu’ici sous-utilisée du fait de l'absence du décollage du marché de la radio numérique, elle est considérée par la GSMA comme une gamme de fréquence apte à procurer un équilibre idéal entre couverture et capacité.
On rappellera que la CMR-15 avait pris plus tôt dans le mois de novembre la décision d’accorder la bande des 700 MHz (694-790 MHz), bande de fréquence dite du « second dividende numérique », aux télécommunications mobiles large bande dans la zone Europe, Afrique, Moyen-Orient et Asie centrale. Une décision similaire avait déjà été prise lors de la CMR-07 pour les régions Amériques et Asie-Pacifique. Finalement, la CMR-15 n'a pas touché à la bande UHF comprise entre 470 MHz et 694 MHz, aujourd’hui attribuée à titre primaire à la radiodiffusion hertzienne, même si la GSMA salue "la vision affichée par de nombreux pays recherchant la flexibilité d’utiliser la bande en-dessous de 700 MHz, tout particulièrement entre 610 et 694/698 MHz, pour le haut débit mobile".
Enfin, la CMR-15, au vu de la difficulté de trouver du spectre additionnel pour le haut débit mobile sous les 6 GHz a d’ores et déjà mis à l’agenda de la prochaine CMR, prévue pour 2019, la tâche d’identifier des bandes au-dessus des 6 GHz pour répondre aux besoins de fortes capacités attendues avec l’émergence de la 5G prévue à l‘horizon 2020.