Le déploiement de réseaux mobiles compatibles avec la spécification LTE-Advanced, parfois dénommée un peu abusivement 4G+, va bon train. A la fin 2014, selon la société d’études de marché ABI Research, les infrastructures ...LTE-Advanced couvraient déjà plus de 100 millions d’êtres humains (évidemment loin d’être tous équipés de terminaux compatibles) et ce nombre pourrait dépasser la barre du milliard d’ici à 2018.
Le LTE-Advanced promet en théorie un débit-crête de 1 Gbit/s dans le sens station de base vers abonné, et de 500 Mbit/s dans le sens opposé (tout du moins en position fixe). Potentiellement utilisable par les applications M2M, la technologie a été introduite dans la Release 10 des spécifications 3GPP, publiée en 2011. A la clé : une bande passante qui peut atteindre jusqu’à 100 MHz dans la voie descendante (contre 20 MHz avec le LTE) grâce à un procédé d’agrégation de canaux, un débit moyen par abonné et une efficacité spectrale environ trois fois supérieurs à ceux du LTE, une dissymétrie possible dans les largeurs de bande des voies descendante et ascendante, un temps de latence réduit, etc.
ABI Research dénombrait déjà 49 réseaux LTE-Advanced commerciaux de par le monde à la fin 2014, dont 20 en Europe de l’Ouest et 13 dans la zone Asie-Pacifique. En termes de population couverte, l’Amérique du Nord reste toutefois en tête avec 7,8% de ses habitants virtuellement desservis par un réseau LTE-Advanced. « Les quatre principaux opérateurs des Etats-Unis ont déjà déployé commercialement leurs infrastructures LTE-Advanced (AT&T et Sprint) ou s’apprêtent à le faire (Verizon and T-Mobile) », note Lian Jye Su d’ABI Research.
En France, Bouygues Telecom, Qualcomm Technologies et Ericsson ont effectué en janvier la première expérimentation d’ultra-haut débit mobile en LTE-Advanced avec l’agrégation de trois porteuses (800 MHz, 1800 MHz et 2600 MHz). La démonstration, qui a permis d’atteindre un débit de 300 Mbit/s, a mis en œuvre une largeur de spectre jusqu’à 45 MHz via trois porteuses agrégées sur les bandes de fréquences que l’opérateur utilise pour la 4G. Elle a été réalisée sur le réseau commercial 4G+ de Bouygues Telecom avec un terminal équipé d’un processeur Qualcomm Snapdragon 810 incluant un modem de nouvelle génération, et les stations radio multistandard Ericsson RBS 6000.