Le stress au travail est désormais mesuré et combattu grâce à un capteur porté sur soi

Spire

Les objets connectés portés sur soi (les fameux wearables) diffusent petit à petit dans notre quotidien, et tout particulièrement ceux liés à la santé, au sport et au bien-être. Reste qu’au-delà des affichages marketing souvent brillants ...des concepteurs de ces dispositifs (de jeunes sociétés la plupart du temps), les retours d’expérience ou les analyses de satisfaction sur un grand nombre d’utilisateurs sont rares. D’où l’intérêt de l’enquête publiée récemment par LinkedIn avec le cabinet d'études Mind & Boyd de l’université de Stanford qui a testé un capteur de suivi du stress des salariés à leur travail, inventé par la start-up américaine Spire, fondée en 2013 et basée à San Francisco. De quoi s’agit-il donc ?

Spire est un capteur porté sur soi, en contact avec la peau, qui mesure l’amplitude de la fréquence respiratoire via le suivi de la contraction du ventre et/ou de la poitrine grâce à un accéléromètre 3 axes. Le capteur analyse aussi le nombre de pas réalisés, la distance parcourue et les différents états de la journée (toujours grâce à l’accéléromètre) : positions debout, assise et couchée (en cas de sieste !). Une application synchronisée, connectée en Bluetooth avec le capteur, synthétise sur un smartphone l’ensemble de ces données.

Mais l’originalité du capteur de Spire vient du fait qu’il indique à son propriétaire, par une légère vibration, que son état de stress augmente. Par des exercices de respiration adéquats, enregistrés par le capteur, le propriétaire de l’objet peut alors revenir à un état moins tendu et ainsi gérer son stress. D’autres capteurs de stress portés sur soi existent sur le marché (grâce à l'analyse des pupilles, des battements cardiaques...) mais seule la respiration est contrôlable par le cerveau, d’où le choix de ce paramètre physiologique par Spire pour transformer son capteur de mesure du stress en un instrument de gestion dudit stress.

Pour analyser l’impact de cette approche, l’enquête grandeur nature menée par LinkedIn a duré 30 jours avec 114 personnes équipées du capteur Spire. Selon les résultats de l’expérimentation, 37% des salariés ont affirmé être plus calmes en moyenne que les 111 membres du groupe témoin non équipés qui participaient à l’enquête, et 61% d’entre eux ont estimé que l’expérience leur a permis de mieux comprendre les différents niveaux d’anxiété qui apparaissent au cours d’une journée de travail. A noter que l'enquête s'est appuyée sur le questionnaire "Echelle de mesure du stress perçu", utilisé dans les services hospitaliers de psychiatrie pour évaluer le niveau de tension des malades.