L’alliance Mipi, l’organisme qui édicte des standards pour liaisons entre composants au sein des terminaux mobiles, nomades et embarqués, vient de publier une version majeure de la spécification d’interface CSI-2 (Camera ...Serial Interface), dédiée à la connexion d’un processeur hôte à des sous-systèmes de capture d’images. Selon l’association industrielle, la version CSI-2 2.0 cible les besoins complexes en traitement d’image et de vision artificielle dans des domaines comme la téléphonie mobile, l’Internet des objets, les dispositifs électroniques portés sur soi, les terminaux médicaux, la réalité virtuelle et augmentée, les drones et l’automobile.
Parmi les fonctionnalités apportées par cette nouvelle mouture, on citera la capacité à s’accommoder des formats de profondeur de couleurs RAW-16 et RAW-20 qui améliorent la gamme dynamique HDR (High Dynamic Range) et le rapport signal à bruit dans une même scène, l’idée ici étant d’apporter des fonctionnalités de vision avancée aux systèmes et véhicules autonomes. Par ailleurs, le nombre de canaux virtuels est passé de 4 à 32 afin de coller à la prolifération de capteurs d’image aux types de données différents et ouvrir la voie à la fusion de capteurs à expositions multiples et portées diverses dans les applications d’assistance évoluée à la conduite ADAS (comme l’évitement de collision avancé).
La spécification Mipi CSI-2 2.0 définit également le mécanisme LRTE (Latency Reduction and Transport Efficiency) dont la vocation est d’accélérer les phases de perception, de traitement et de prise de décision et d’optimiser la transmission des signaux afin de réduire le nombre de fils de connexion et la consommation électrique. La nouvelle version implémente aussi une compression DPCM (Differential Pulse Code Modulation) 12-10-12 afin de diminuer la bande passante des signaux tout en véhiculant des images au rapport signal à bruit supérieur dépourvues d’artefacts de compression, caractéristique essentielle des applications de vision critiques. Elle stipule enfin un embrouillage du signal afin de réduire la densité spectrale de puissance, ce qui minimise les interférences radio et garantit une portée plus importante sur les canaux de transmission plus longs.
Ajoutons que la spécification CSI-2 2.0 offre la possibilité de véhiculer les flux sur la couche D-PHY traditionnellement utilisée par le standard CSI-2 (avec un débit jusqu’à 4,5 Gbit/s sur quatre fils) ou la couche C-PHY publiée par l’alliance Mipi en septembre 2014 (avec un débit jusqu’à 8 Gbit/s sur 3 fils).